D'une manière générale, nous savons tous que les performances des fonds d'investissements sont calculées sur des données historiques correspondant à des périodes écoulées. Ces performances passées ne peuvent donc pas être considérées comme un indicateur fiable pour l'avenir, et ne présument pas des résultats futurs. L'analyse des performances passées des fonds reste cependant l'un des principaux critères retenu pour comparer la qualité de la gestion des gérants et sélectionner les fonds dans lesquels vous allez investir.
Cette sélection qui repose sur des comparatifs de performances est pertinente, à condition que les fonds comparés présentent des caractéristiques comparables, que les modes de valorisation soient identiques, et que les gestionnaires n'aient pas changé.
De trop grandes disparités existent entre ces fonds en fonction de la période de création, selon qu'ils ont plutôt investi en coté ou en non coté, et selon leurs modes de valorisation.
Des règles d'évaluation différentes entre coté et non coté
Lorsque les FCPI investissent en valeurs cotées, la règle de valorisation du fonds est simple puisque ses investissements sont valorisés à une date donnée sur la base du cours de bourse de ses participations cotées qui peut aussi bien monter que descendre.
Lorsque les FCPI investissent en valeurs non cotées, il est difficile de valoriser les participations prises par le fonds tant que les sociétés n'ont pas été revendues, ou tant qu'un nouveau tour de table n'a pas permis de faire rentrer un nouvel investisseur dans le capital sur la base d'une valeur officielle.
La règle qui a prévalu durant de nombreuses années imposait au fonds de ne pas comptabiliser les plus-values latentes sur ses participations non cotées, et de provisionner les pertes potentielles en cas de difficulté avérée rencontrée par la société.
Depuis 2006, les participations en non coté doivent être évaluées selon la méthode dite de « juste valeur ». Cette méthode consiste à évaluer la valeur d'échange d'une participation comme si elle devait être cédée à un instant t, à l'aide de méthodes telles que le multiple de résultat (inutilisable pour une société en forte croissance dont le résultat est nul ou négatif), l'actualisation des flux de trésorerie (peu adaptée à des jeunes sociétés ou des activités qui passent par une période longue de recherche et de développement avant la phase de commercialisation), ou les comparables boursiers (à condition de pouvoir comparer une société innovante à des sociétés cotées déjà établies).
Cette nouvelle méthode de valorisation du non coté à sa « juste valeur » est empreinte d'une certaine subjectivité, et des disparités importantes peuvent exister entre des gérants prudents, et des gérants optimistes (ou souhaitant afficher des performances élevées dans un but commercial).
Au final, seule compte la valorisation du fonds en fin de vie, lors de sa dissolution.
Des contraintes réglementaires différentes en fonction de l'année de création du fonds
A leur création en 1997, les FCPI avaient l'obligation d'investir au minimum 60% de leur actif dans des sociétés cumulant 2 critères : être innovantes et être non cotées.
A partir de 2000, la loi ayant supprimé le second critère, les nouveaux FCPI ont pu être investis indifféremment en sociétés cotées ou non, dès lors qu'au moins 60% d'entre elles étaient considérées comme « innovantes ».
Les FCPI créés depuis 2006 doivent de nouveau respecter le quota de 60% de sociétés non cotées minimum, tandis que la dernière loi de finances a de nouveau assoupli cette règle en permettant d'assimiler des valeurs cotées sur le compartiment C d'Eurolist (petites capitalisations) à des sociétés non cotées.
Du fait de ces changements réglementaires successifs (assouplissant ou resserrant les critères imposés), les modes de valorisation intermédiaires peuvent connaître d'importantes disparités d'un fonds à l'autre, selon que la priorité a été donnée au coté ou au non coté.
Même si la tentation est grande de sélectionner vos fonds en fonction des performances passées des précédents millésimes, nous vous déconseillons cette approche qui nous parait simpliste et trompeuse.
Choisissez plutôt le ou les fonds dans lesquels vous allez investir en fonction du professionnalisme de l'équipe de gestion (expérience, réputation ), de son implication (associés à la structure et intéressés aux résultats) et en fonction des choix stratégiques retenus (priorité au coté ou au non coté, stratégies défensives ou offensives, thématiques d'investissement qui vous semblent porteuses ).
Dans l'univers des FCPI, nous préférons sélectionner les fonds avec une approche qualitative plutôt que quantitative. C'est la raison pour laquelle nous rencontrons chaque année (et parfois plusieurs fois par an) les équipes de gestion des FCPI que nous mettons à votre disposition, condition sine qua non pour analyser les caractéristiques de chaque fonds et pouvoir vous conseiller si vous souhaitez nous consulter.