Votée le 27 décembre 2012 et jugée conforme par le Conseil Constitutionnel le 18 janvier 2013, la loi dite " Duflot " était un dispositif d'aide à l'investissement locatif qui succédait à la loi " Scellier " (du nom du précédent ministre qui avait elle-même remplacé la loi dite « Robien »).
Cette nouvelle loi Duflot a permis entre le 1er janvier 2013 et jusqu'au 31 décembre 2016 d'investir dans l'immobilier d'habitation tout en réalisant des économies d'impôt (article 199 novovicies du Code Général des Impôts).
Elle était censée permettre la construction de 40 000 logements par an (contre 30 000 pour le Scellier).
La réduction d'impôt offerte par la loi Duflot était de 18% de la valeur du bien s'il était situé en Métropole (et de 29% s'il était situé dans les DOM), prise en compte dans la limite de 300 000 € investis par foyer fiscal et par an.
Il était possible d’acquérir au maximum 2 biens immobiliers dans le cadre du dispositif Duflot au cours d'une même année, dans la limite 300 000 € pour l'ensemble des investissements.
Au maximum, la réduction d'impôt sur le revenu offerte par la loi Duflot pouvait représenter 54 000 € pour un bien d'une valeur de 300 000 €.
Cette économie d'impôt était étalée sur 9 ans, soit 6 000 € d'économie d'impôt par an.
Par ailleurs, le plafonnement des "niches fiscales" est passé de 18 000 € + 4% du revenu net imposable à 10 000 € seulement par foyer fiscal.
La loi Duflot s'adressait à toutes personnes physiques domiciliées fiscalement en France, souhaitant investir dans l'immobilier d'habitation à usage locatif, directement ou par l'intermédiaire de sociétés non soumises à l'Impôt sur les Sociétés (IS) telles que les SCI soumises à l'Impôt sur le Revenu et les SCPI résidentielles.
Règle générale : l'article 4 A du Code Général des Impôts définissait ces personnes comme étant des contribuables soumis à l'Impôt sur le Revenu en France, sur l'ensemble de leur revenus (revenus de source française ou étrangère). Il s'agissait le plus souvent de personnes résidant en France métropolitaine ou dans un département d'Outre-Mer.
La loi Duflot ne s'appliquait qu'aux biens immobiliers :
A usage d'habitation.
Pour bénéficier de cette réduction d’impôt il fallait en outre respecter les conditions suivantes :
Le bien devait se trouver dans l'un des cas énumérés ci-dessous :
Le logement devait être achevé dans les 30 mois suivant :
L’achèvement des travaux conduisant à la livraison d’un immeuble neuf, des travaux de réhabilitation ou des travaux de transformation, devait intervenir au plus tard le 31 décembre de la 2ème année suivant l'année de d’acquisition du logement ou du local concerné.
Par ailleurs, le logement ne devait pas être utilisé ou occupé à quelque titre que ce soit entre l'achèvement des travaux et l'acquisition par le contribuable.
Le logement devait atteindre un certain niveau de performance énergétique :
Pour être éligibles à la réduction d’impôt Duflot, les logements devaient atteindre un certain niveau de performance énergétique : en métropole, pour les logements neufs, le respect de la réglementation thermique dite RT2012 si le permis de construire avait été déposé après le 1er janvier 2013, et dans le cas contraire, l'octroi d’un label « bâtiment basse consommation, BBC 2005 », ou le respect de la RT2012 par anticipation.
Pour pouvoir bénéficier de la loi Duflot, les biens devaient être situés en France métropolitaine, ou dans les départements ou collectivités d'Outre-Mer.
Les biens situés en France métropolitaine :
Ces logements devaient se situer dans des zones géographiques se caractérisant par un déséquilibre entre l'offre et la demande de logements (zones A ou B).
Les communes étaient classées par zones, définies par l'arrêté du 29 avril 2009 relatif au classement des communes par zone applicables à certaines aides au logement. Pour l'application du dispositif Duflot, le logement devait être situé dans les zones A ou B1, voire en zone B2 sous conditions. Les logements situés en zone C n'ouvraient pas droit à la réduction d'impôt.
Les biens situés Outre-Mer :
Les logements pouvaient se trouver dans les départements d'Outre-Mer (DOM), à Mayotte et dans les collectivité d'Outre-Mer (Saint-Barthélémy, Saint-Martin, Polynésie française, Nouvelle-Calédone, Saint-Pierre-et-Miquelon, et les îles Wallis-et-Futuna).
Le logement devait être loué dans le respect d’un plafond de loyer déterminé en fonction de la surface et de la zone où se situe le logement.
Plafonds applicables en métropole pour 2013 :
Zone A bis | Reste de la zone A | Zone B1 | Zone B2 |
16,52 € / m2 | 12,27 € / m2 | 9,88 € / m2 | 8,59 € / m2 |
Il était prévu que ces plafonds puissent être modulés à la baisse localement par arrêté du préfet de région, afin d’être adaptés au marché locatif local et être inférieurs d’environ 20% aux loyers de marché.
En pratique, ces plafonds de loyers étaient susceptibles de s'appliquer essentiellement aux logements neufs sur Paris ou en région parisienne. En pratique, il était possible de louer des logements bien situés dans des grandes villes de province à des niveaux de loyers conformes au marché locatif local, sans être limité par la règle du plafonnement des loyers.
Le niveau de ressources : pour pouvoir bénéficier de la loi Duflot, le logement devait être loué à des locataires dont le niveau de ressources maximum a été fixé par la loi, en fonction de la localisation du bien et de la composition du ménage. Ces plafonds devaient être révisés au 1er janvier de chaque année.
Le plafond de ressources restait néanmoins à un niveau relativement élevé. Par exemple, pour un couple vivant à Paris (zone A bis) ayant un enfant à charge, le plafond des ressources était de 71.515 euros.
Les ressources du locataire s'entendaient du revenu fiscal de référence figurant sur l'avis d'imposition sur le revenu établi au titre de l'avant-dernière année précédant celle de la signature du contrat de location.
En-dehors du cercle familial : les locataires ne pouvaient être ni des ascendants (parents, grand-parents.), ni des descendants (enfants, petits-enfants), ni des membres du foyer fiscal de l'investisseur.
Au sein d’un même immeuble de plus de 5 logements, seule une part limitée des logements pouvait ouvrir droit au bénéfice du dispositif.
Le législateur souhaitait favoriser une mixité d’occupation dans les opérations immobilières, en complétant par exemple avec de l'accession sociale à la propriété. La fraction de logements éligibles au dispositif Duflot devait être fixée par décret, dans la limite de 80%.
La condition de mixité était une nouveauté de la loi Duflot. Heureusement pour les contribuables, la mise en oeuvre de cette mixité était du ressort des promoteurs qui seuls pouvaient être sanctionnés dans l'hypothèse de son non respect.