La phase de stress provoquée le mois dernier par l'affaire SVB (Silicon Valley Bank) et autres banques régionales aux Etats-Unis d'une part, et par l'affaire Crédit Suisse en Europe d'autre part, a pu être écourtée par la réaction rapide des autorités. Leurs mesures fortes ont permis de stopper le début de crise de confiance qui, par assimilation, pesait sur l'ensemble du secteur bancaire.
Par la suite, de nombreuses données d'activité économique, démontrant des améliorations sur le front de l'inflation, ainsi qu'une poursuite du ralentissement de l'activité aux Etats-Unis, et à l'inverse de redressement en Chine, ont été accueillies avec entrain par les marchés financiers.
Toujours grâce aux prix de l'énergie, les prix à la consommation publiés pour les Etats-Unis le 12 avril poursuivent leur décrue au niveau global, à + 5% sur un an, contre + 6% le mois précédent.
En phase avec les anticipations, l'inflation sous-jacente progresse encore légèrement d'un mois sur l'autre, au rythme annuel de + 5,6% contre + 5,5%. Cependant, et la nouvelle fut saluée par les marchés américains, les prix à la production publiés le lendemain ont surpris par une baisse de – 0,5% d'un mois sur l'autre.
Là encore, l'énergie en est le principal contributeur. Sur cet aspect, la baisse surprise annoncée récemment par l'OPEP+ sur ses quotas de production à partir de début mai, à hauteur d'1,6 million de barils/jours, pourrait toutefois venir perturber cette tendance.
L'activité économique industrielle continue à se dégrader, l'ISM manufacturier affichant 46,3 points pour le mois de mars contre 47,7 sur février. De façon plus soudaine, l'ISM des services, jusqu'alors très soutenu, affiche un repli à 51,2 points contre 55,1 points le mois précédent. Les nouvelles commandes perdent plus de dix points.
A partir de ses très hauts niveaux, le marché de l'emploi ralentit avec 236 000créations d'emplois sur le mois, contre une moyenne de 345 000 sur les 3 derniers mois. La progression annuelle du salaire horaire moyen ralentit à + 4,2% contre + 4,6% en février. Le nombre d'heures travaillées baisse également. Cependant le taux de chômage baisse à nouveau, de 3,6% à 3,5% compte tenu d'une hausse du taux de participation de la population active, à 62,6%.
Enfin, sur le plan de la consommation, les chiffres de ventes au détail accentuent leur baisse, de – 1% sur le mois de mars (contre des attentes à – 0,5%) et après un chiffre de -0,4% en février.
A la lumière de ces données, et sous réserve des prochains indicateurs à paraître d'ici le prochain comité de la Réserve fédérale le 3 mai, les pronostics penchent nettement pour une nouvelle et possible dernière hausse des taux directeurs à hauteur de 0,25%.
L'Europe pour sa part a continué à faire preuve de résilience. Face à la persistance d'une inflation coeur très élevée, la BCE maintient son intention de poursuivre son resserrement monétaire, le 04 mai prochain, à hauteur de 0,25% ou 0,50%.
En Chine, l'inflation publiée récemment ne s'élève qu'à 0,7% sur un an, contre un précédent chiffre de +1%. Les exportations rebondissent nettement et les importations ne reculent que modérément.
L'activité économique accélère et même le secteur immobilier commence à donner des signes d'amélioration, avec notamment une forte hausse des transactions sur les logements d'occasion.
Le rebond de la consommation (suspendue pendant près de 3 ans) se reflète également dans l'appétence pour les produits de luxe, comme l'attestent les hausses spectaculaires des chiffres d'affaires publiés pour le premier trimestre par nos fleurons LVMH et Hermès qui emportent l'indice CAC 40 sur de nouveaux sommets absolus.
Sur les autres grands pays des marchés émergents, l'inflation poursuit son repli. En Inde, l'indice des prix à la consommation baisse de 6,44% à 5,66%. Au Brésil, l'indice ressort en mars à 4,65% contre 5,6% en février.
Un autre fait marquant porte sur les échanges commerciaux « Sud-Sud ». La Chine et le Brésil se sont accordés pour échanger dans leurs propres devises respectives (Yuan et Real) plutôt qu'en dollar. Les velléités visant à s'affranchir du roi dollar y sont de plus en plus manifestes.
Parallèlement au redressement des marchés financiers et à la forte détente des taux obligataires aux Etats-Unis sur la première quinzaine du mois d'avril, le dollar a d'ailleurs poursuivi son repli, franchissant ponctuellement la barre de 1,10 contre euro. Ces mouvements de marchés ont porté le cours de l'once d'or sur un plus haut de 2063 dollars.
Les publications des premiers résultats pour le premier trimestre ont commencé aux Etats-Unis avec les grandes banques américaines. Positifs, ils sont de nature à rassurer après l'épisode de crise et de doute sur le secteur.
Achevé de rédiger le 14 avril 2023
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