Alors que les marchés boursiers démarraient avec entrain la nouvelle année, soulagés par les observations de moindre dangerosité du variant Omicron malgré une diffusion record, la publication le 5 janvier des « Minutes » de la réserve Fédérale américaine a contrarié ce beau départ.
Le niveau d'inflation et la vigueur du marché de l'emploi l'ont décidé à accélérer le calendrier, en prévoyant une première hausse de ses taux directeurs dès le mois de mars et en émettant la faculté d'initier de manière rapprochée une réduction de son bilan.
La hausse de taux, qui serait la première d'une série de 3 à quatre sur l'année, était dans l'ensemble anticipée par les marchés. En revanche, la mention dans les Minutes du comité de décembre de l'idée d'une réduction du bilan de la FED (« Quantitative Tightening », processus inverse aux « Quantitative Easing ») dans la foulée et selon un rythme plus rapide que lors de la précédente phase de normalisation monétaire, a créé la surprise.
Alors que les taux obligataires et notamment le taux à 10 ans américain avait commencé à remonter, cette lecture des Minutes a déclenché une envolée de ce taux de référence, passé subitement de 1,55% à 1,80%.
Les chiffres d'inflation publiés la semaine suivante ont d'ailleurs atteint un nouveau record sur quarante ans, à + 7% sur un an avec une progression de 0,50% sur le mois de décembre. Hors énergie et produits alimentaires, l'inflation sous-jacente ressort à +5,5% sur un an et à + 0,6% sur le mois.
Les salaires progressent sur un rythme supérieur au consensus, au rythme de + 4,7% sur an, contre + 4,2% attendu, mais qui reste inférieur à l'inflation, au détriment du pouvoir d'achat des ménages américains.
On observe d'ailleurs un recul de 1,9% des ventes aux détails sur le mois de décembre. Mais il est probable que la cinquième vague épidémique ait contribué à ce fléchissement.
Sur le marché de l'emploi, les créations commencent à ralentir, mais le taux de chômage a poursuivi sa baisse, tombant à 3,9%. L'objectif de plein emploi de la FED est clairement atteint. Conformément à sa feuille de route maintes fois exposée, l'institution a maintenant toutes les raisons pour se focaliser sur la maitrise de l'inflation.
En Europe, la vague Omicron affecte l'activité des services mais l'activité industrielle poursuit son redressement. Entrainés par les taux obligataires américains, les taux européens remontent également, avec le Bund allemand à - 0,3% et l'OAT française (maintenant bien revenue en territoire positif) qui s'inscrit à 0,35%.
En Chine, le PIB publié ce jour pour le quatrième trimestre 2021 affiche une progression de 4% (contre 3,3% attendu) et sur l'année de + 8,1% (contre + 8% attendu).
La production industrielle poursuit son redressement tandis que les ventes au détail sur le mois de décembre déçoivent, ne progressant que de 1,7%, contre un chiffre attendu de + 3,8%.
L'inflation ralentit, les prix à la consommation progressent de 1,5% contre un rythme de + 2,3% en novembre et les prix à la production s'établissent à + 10,3% contre un rythme de + 12,9% en novembre.
Le gouvernement a décidé d'intensifier ses projets d'infrastructures pour stimuler l'économie et la banque centrale vient de réduire ses taux sur les prêts à moyen terme, également pour soutenir la croissance, mais aussi le secteur immobilier.
Pour ce dernier, sur les cent plus gros prometteurs, le résultat consolidé des ventes chute de 35% sur le mois de décembre. En amont du secteur, la production de ciment est en nette baisse.
La politique « zéro-Covid », qui est appelée à durer jusqu'au Jeux Olympiques de février, se traduit par de nombreuses restrictions là où des cas sont détectés.
Le pétrole poursuit sa hausse, portée par les tensions entre la Russie et les Etats-Unis, mais aussi par l'effet de soulagement quant aux effets atténués du virus Omicron et par la baisse des stocks aux Etats-Unis.
Malgré la hausse annoncée des taux directeurs américains et le risque géo politique Ukrainien, le dollar poursuit son repli face à l'euro.
Le resserrement de la politique monétaire américaine, a déclenché une forte rotation sectorielle sur les marchés boursiers, comme en février 2021. Les valeurs de l'énergie et les valeurs financières, rebondissent tandis que les valeurs des secteurs technologiques et santé subissent une nette correction.
La séquence de publication des résultats du quatrième trimestre 2021 démarre cette semaine. D'après la base de données d'entreprises « Factset », la croissance bénéficiaire des sociétés qui composent l'indice S&P500 est attendue en hausse de 21,7% sur un an. Reprenant le devant de la scène sur les indicateurs macroéconomiques et les politiques monétaires, cette séquence devrait rebattre les cartes des compositions de portefeuilles à l'aube d'une année de transition qui s'annonce mouvementée.
Achevé de rédiger le 17 janvier 2022
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