La décision de politique monétaire de la réserve fédérale Américaine du 17 Septembre, tant attendue par les marchés financiers, confirme les pronostics de statu quo de ses taux directeurs, mais entretient les craintes sur la croissance mondiale déclenchées par l'action de la Chine sur le taux de change du Yuan le 11 août dernier.
Si cette décision entérine un fait anticipé par les marchés financiers, ses commentaires maintiennent un climat d'incertitude et surtout ravivent les doutes sur les perspectives de croissance mondiale.
Bien que les indicateurs économiques de la première économie mondiale aient dans l'ensemble démontré une bonne orientation, avec notamment un taux de chômage tombé à 5,1% et un marché du travail dynamique, la réserve fédérale a pris en compte l'état de fragilité des pays émergents et le séisme provoqué par la Chine.
Publiant le Dimanche précédent son rapport trimestriel, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) rappelait d'ailleurs le fait que le dollar Américain étant la principale monnaie de réserve mondiale, le niveau des taux d'intérêt Américains avait une forte influence sur ceux des Pays émergents.
Hors, le montant des prêts accordés en dollars aux établissements non bancaires dans ces pays a plus que doublé depuis 2009. La baisse des matières premières, en grande partie liée au ralentissement de la Chine, premier importateur mondial, a provoqué un déséquilibre parmi les pays exportateurs, à l'image du Brésil en proie à la récession.
Ces pressions déflationnistes éloignent la FED de son objectif d'inflation à moyen terme de 2%, considéré comme point d'équilibre. La mondialisation faisant son oeuvre, elle abaisse ses prévisions de croissance pour 2016 et 2017.
Cette communication emprunte de prudence n'est pas de nature à rassurer les marchés financiers qui attendaient ces commentaires avec beaucoup de fébrilité.
Alors que ces derniers avaient rapidement retrouvé leur optimisme fin Juillet à l'issue du feuilleton d'été Grec, escomptant une accélération de la croissance aux Etats Unis et en Europe, ils ont brusquement été pris à contre-pied par les craintes de contagion des tribulations Chinoises.
Le ralentissement de la deuxième économie mondiale n'est pourtant pas nouveau et procède d'une grande phase de transition de l'usine du monde vers une montée en valeur ajoutée et surtout vers le développement de l'activité de services, dont il est bon de rappeler que la contribution au PIB est d'ores et déjà de 15% supérieure à celle de l'industrie.
La contraction de la liquidité mondiale, amorcée depuis l'arrêt progressif du Quantitative Easing est un vent contraire pour les marchés émergents. Cette contraction est cependant atténuée par les programmes de rachats d'actifs déployés au Japon et en zone Euro.
La BCE a d'ailleurs cherché à rassurer dès le 18 Septembre sur sa volonté et sa capacité à amplifier son action pour soutenir la zone Euro et la protéger contre les chocs extérieurs. Le cours de l'euro face au dollar est « au premier plan de son tableau de bord » dit-elle.
La masse monétaire y est de fait en forte hausse. Compte tenu de la corrélation historique du PIB avec cette dernière, le redressement économique de la zone Euro devrait rester sur sa trajectoire.
Au niveau auquel les actions Européennes ont dans leur ensemble été ramenées depuis cet été douloureux, elles présentent un beau potentiel de redressement (le terme « forts leviers opérationnels » revient fréquemment dans les analyses) à la condition toutefois que la période de doutes actuelle prenne fin.
Le premier pas vers la voie de normalisation de la politique monétaire Américaine (après une longue période de Quantitative Easing sans précédent) étant resté en suspens, le manque de visibilité auquel les marchés financiers sont allergiques demeure, du moins jusqu'au 28 octobre prochain, à l'issue de son prochain comité.
D'ici là, les marchés continueront à scruter les indicateurs économiques et les éventuelles mesures Chinoises, Européennes, voire Japonaises et à évoluer au gré de leurs interprétations.
Si de nombreux fonds de gestion diversifiée et flexible ont été pris à revers en plein mois d'Août, certains ont démontré une résistance remarquable, notamment au sein de l'univers Européen. Par mesure de prudence, que nous partageons, la plupart ont réduit leur exposition et guettent un éclaircissement à même de rompre le pessimisme ambiant pour repasser à l'achat.
Achevé de rédiger le 20 Septembre 2015
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