Nous évoquions dans notre précédente note, l'ouverture de la période de publication des résultats d'entreprises du quatrième trimestre 2021. Alors estimées à +21,4%, les progressions des bénéfices des entreprises composant l'indice S&P 500 ont depuis été révisées en hausse à +24,3%.
A ce jour, parmi ces entreprises ayant publié leurs résultats, près de 80% ont fait mieux que prévu. Malgré les interrogations soulevées par les difficultés persistantes sur les chaines d'approvisionnement, par le coût des intrants et par les pressions salariales sur plusieurs secteurs d'activité, les marges restent élevées. Bien qu'en légère baisse par rapport aux 2 précédents trimestres, leur anticipation moyenne les situe à 12%.
Pour autant, selon un constat fait par Chahine Capital, même ces entreprises ont dans leur ensemble vu leur cotation boursière baisser, contrairement aux trimestres précédents.
Certes, dans une moindre mesure que pour celles ayant déçu (soit en moyenne -1,8% contre -4%), mais il est clair que le resserrement monétaire accéléré, annoncé par la Réserve fédérale en janvier, provoque un vif ajustement des multiples de valorisations.
La vigueur de l'inflation, encore confirmée par la publication du 10 février des chiffres pour le mois de janvier aux Etats-Unis, raffermit le scénario d'un rythme accéléré de remontée des taux.
Après une progression de 0,5% en décembre, l'indice des prix à la consommation progresse de 0,6% en janvier, portant sa progression annuelle à 7,5% contre 7% en décembre, toujours tiré par les prix de l'énergie et par ceux des voitures d'occasion.
La semaine précédente, le rapport sur l'emploi pour ce même mois de janvier, avait de nouveau confirmé un marché très tendu, y compris sur le secteur du tourisme et des loisirs, malgré les effets de la vague Omicron. Cette vigueur se traduit par une hausse du salaire horaire de 0,7%, portant sa progression sur un an à 5,7%. Cette inflation salariale tend maintenant à se diffuser à l'ensemble des secteurs.
Compte tenu de ces derniers chiffres, la première hausse, prévue pour le prochain comité de la FED le 15 mars, sera plus probablement d'un demi-point que d'un quart de point.
La réaction des marchés sur le taux de référence des emprunts d'Etat à 10 ans a été vive, avec un bond au-dessus du seuil de 2% !
En parallèle, les indicateurs d'activité économique marquent un ralentissement en janvier. L'indice ISM manufacturier ressort à 57,6 points contre 58,8 points pour décembre et l'indice ISM des services fléchit à 59,9 points contre 62,3 points en décembre.
En zone euro, l'inflation est également en hausse sur le mois de janvier, à 5,1% contre 5% en décembre en base annuelle, tirée par les prix de l'énergie et par ceux des produits alimentaires. Retraitée de ces composants, l'inflation coeur ralentit à 2,3% contre 2,6% en décembre.
Le taux chômage poursuit sa baisse, à 7%. Sous l'effet de la vague Omicron, la croissance estimée du PIB sur le quatrième trimestre ralentit à + 0,3% contre + 2,3% au troisième trimestre, mais sur un an sa progression atteint + 5,2% et retrouve son niveau prépandémie du quatrième trimestre 2019.
A l'issue de son comité de début février, la BCE n'a, sans surprise, pas modifié sa politique monétaire. En revanche, l'imprévu s'est manifesté au cours de la conférence de presse de sa Présidente, Christine Lagarde. Constatant une inflation plus forte que prévue et probablement persistante à court terme, la Présidente, qui il y a peu excluait toute hausse de taux directeurs avant 2023, a admis qu'il y avait probablement lieu de reconsidérer cette trajectoire.
La réaction sur les taux obligataires ne s'est pas fait attendre, particulièrement sur les marchés Italiens et Grecs.
En Chine, l'inflation n'est pas un sujet. L'indice des prix à la consommation ne progresse que de 1,5% sur un an, malgré une hausse des prix à la production de 10,3% sur un an également. A l'inverse des Etats-Unis, et de la zone euro dans une moindre mesure, la Chine dispose ainsi d'une grande latitude pour soutenir son économie, affectée par sa politique « zéro covid » et par la crise du secteur immobilier. Elle devrait donc poursuivre les baisses de taux d'intérêt et des réserves obligatoires initiées récemment.
Enfin, l'actualité reste marquée par le conflit géo politique entre la Russie et l'Ukraine qui vient exacerber la crise énergétique et risque de fragiliser une économie mondiale sortant à peine de la crise pandémique.
Les discussions se prolongent, laissant parfois espérer une désescalade. Malgré une forte interdépendance économique entre la Russie et l'Union Européenne, la complexité de ce conflit aux dimensions mondiales est considérable.
Ses impacts sur les prix de l'énergie, et les effets dominos qui en résultent sur l'inflation, les resserrements monétaires, puis la croissance, en font une source majeure de risque qui nous incite à la prudence tant que son issue demeurera aussi incertaine.
Achevé de rédiger le 11 février 2022
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