Vue d'ensemble à la veille d'une échéance majeure

Lundi 3 avril 2017

La publication récente des estimations d'inflation en Allemagne et en Espagne pour le mois de mars confirme les vues de la BCE sur le caractère temporaire de son accélération des derniers mois.

Après avoir atteint en février un niveau de 2,2% sur un an, le rythme de hausse des prix de détail en Allemagne retombe à 1,5% en mars. Cette publication s'est aussitôt traduite par une baisse du rendement à 0,33% de l'emprunt d'Etat allemand à 10 ans. Le lendemain, la publication du taux pour l'ensemble de la zone euro (à 1,5% contre 2% en février) a révélé la même tendance.

Confortée par ces éléments, la BCE devrait maintenir le cap de sa politique monétaire de soutien lors de son prochain comité du mois d'avril. Cette approche devrait également être motivée par la proximité de l'échéance à hauts risques des élections françaises…

Parallèlement, l'économie de la zone euro continue sur sa lancée et atteint un rythme d'expansion qu'elle n'avait plus connu depuis six ans. L'indicateur PMI flash composite pour le mois de mars s'élève à 56,5 points contre 55,5 en février. Marquée par une hausse des volumes d'affaires nouvelles et des créations d'emploi, cette accélération est de bon augure pour les perspectives du second trimestre.

Les résultats des entreprises reflètent ce dynamisme et cette amélioration n'est plus seulement liée à la baisse des coûts mais surtout à une hausse des chiffres d'affaires.

Sur le plan politique, la défaite du parti populiste aux Pays-Bas a permis une détente assez nette sur le marché des obligations d'Etats, notamment sur le 10 ans français qui passe de 1,10% à 0,97%. Cette issue positive, qui précède les élections présidentielles puis législatives françaises, a rassuré les marchés financiers qui voient donc s'éloigner un premier risque pour l'union économique et monétaire européenne. L'enjeu sur la France est autrement plus important et le caractère très aléatoire des résultats électoraux se traduit par un fort attentisme de la part des investisseurs étrangers notamment, malgré les fondamentaux économiques attractifs.

L'actualité européenne est également marquée par l'activation par la Grande Bretagne de l'article 50 du traité sur l'Union européenne qui initie le long processus de négociation de sa sortie de l'Union. Alors que son économie avait bien résisté, la dépréciation de la livre sterling commence à produire ses effets inflationnistes par une hausse des prix à l'importation. Il est probable que la consommation des ménages en soit affectée et impacte le PIB. Un tel ralentissement est de nature à affecter la valorisation des petites capitalisations sur le marché des actions britanniques.

Aux Etats-Unis, l'échec retentissant du projet de réforme sur la santé qui consistait à abandonner le dispositif de « l'Obamacare » démontre que l'exercice du pouvoir est loin d'être aussi unilatéral qu'il ne pouvait l'être dans l'esprit du soldat Trump. Ceci d'autant plus avec un parti des républicains lui-même composé de plusieurs courants parlementaires. Ce premier acte, qui était très attendu car il constituait un préalable pour dégager une partie des ressources nécessaires au financement de la réforme fiscale, pourrait affecter l'ampleur de cette dernière. Dans la mesure où la hausse des actions américaines depuis les élections de novembre 2016 repose sur ces anticipations de relance budgétaire, la prudence à leur égard nous parait d'autant plus justifiée.

Du côté des pays émergents, les perspectives macroéconomiques s'améliorent. Le Brésil et la Russie sortent de récession et la victoire du parti de M. Modi en Inde aux élections de l'Uttar Pradesh renforce nettement son pouvoir central en préalable aux prochaines élections générales.

En Chine, l'activité manufacturière progresse plus fortement que prévu en mars et la perspective du 19ème Congrès du Parti à l'automne prochain incite les autorités à stabiliser l'économie et les marchés financiers. La rencontre prévue les 6 et 7 avril entre les Présidents Xi Jinping et Trump, dans la fameuse résidence privée de ce dernier en Floride, viendra peut-être clarifier le jeu des tensions commerciales et politiques entre les 2 premières économies mondiales.

D'une manière assez générale, les arguments positifs concernent également les entreprises des marchés émergents. Leurs niveaux de valorisations sont encore nettement inférieurs à ceux des marchés développés. Leur ratio moyen de prix sur valeur comptable (Price/Book Value) se situe à 1,6 contre 2,3 pour les seconds. Les marges et les volumes de vente se redressent depuis le début de l'année. Atout supplémentaire pour des investisseurs européens ou américains, les devises de la plupart des pays émergents sont encore sous évaluées.

Ces marchés représentent 58% du PIB mondial tandis que leur capitalisation boursière, malmenée de 2011 à 2016, ne représente que le tiers de la capitalisation mondiale. Les flux en faveur de ces marchés redeviennent positifs. Dans le cadre d'une recherche de diversification des risques, face à une probable survalorisation des actions américaines et à la défiance de court terme envers les marchés européens, il nous parait encore temps d'intégrer une exposition aux marchés émergents.

Achevé de rédiger le 31 mars 2017

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