Le maintien de son rythme de rachat d'actifs (dettes publiques et dettes privées) annoncé le 10 juin par la Banque Centrale Européenne à l'issue de son comité a levé le doute naissant sur les marchés.
Pour contrer les tensions constatées ces derniers mois sur les taux d'emprunts obligataires, qui pourraient nuire à la reprise économique en cours, la BCE va nettement étoffer la cadence de ses rachats sur l'été.
Bien qu'ayant révisé à la hausse ses prévisions d'inflation : à 1,9% pour 2021 et 1,5% pour 2022, la banque centrale a de nouveau attribué cette accélération aux effets de base et aux prix de l'énergie (et autres matière premières). Hors énergie et alimentation, ses révisions sont plus modérées, au rythme de +1,1% pour 2021 puis de +1,3% pour 2022.
En parallèle, les taux de croissance de la zone euro sont également revus à la hausse : 4,6% pour 2021 et 4,7% pour 2022, contre respectivement 4% et 4,1% anticipés en mars dernier.
La dynamique des campagnes de vaccinations favorise la réouverture des activités de services et se reflète déjà sur le mois de mai par des indices PMI composite en nette hausse (57,1 points contre 53,8 points en avril), grâce à cette composante.
Les pays de l'Union européenne viennent d'ailleurs d'approuver un assouplissement progressif pour les déplacements estivaux entre pays membres. Deux semaines après avoir reçu leur deuxième dose, les personnes vaccinées seront exemptées de tests de dépistage ou de mesure de quarantaine.
Ce statu quo de politique monétaire, pour entretenir la reprise en gardant les taux longs sous contrôle, est également attendu de la part de la réserve fédérale américaine qui tiendra son comité le 16 juin.
Ceci malgré des chiffres d'inflation en forte accélération. Sur un an, l'indice des prix à la consommation augmente de 5% (contre un chiffre de 0,2% en mai 2020). Mais là encore, ce phénomène est pour une partie significative attribué à des effets de bord temporaires. Faute de production de voitures neuves dues aux arrêts de production provoqués par la pénurie de semi-conducteurs, les voitures d'occasion ont ainsi vu leur prix augmenter de 30% sur un an !
Pour le marché de l'emploi, paramètre déterminant pour la FED, le dernier rapport JOLTS ne signale pas de risque de surchauffe. Après la déception notoire du mois d'avril, les créations d'emplois sur le mois de mai (559 000 postes) sont en hausse mais restent en deçà des attentes. De même, le taux de participation progresse légèrement à 61,7%, mais est encore sensiblement inférieur à son niveau pré pandémie qui s'élevait à 63,3%.
L'activité économique poursuit son accélération. L'indice PMI manufacturier atteint 61,2 points en mai contre 60,7 points en avril et le PMI des services atteint un niveau record de 64 points contre 62,7 points le mois précédent.
Le plan de relance sur les infrastructures est toujours en discussion, butant sur les termes de son financement par les impôts, auxquels les républicains restent opposés.
D'après un récente enquête menée par l'agence Reuters auprès d'un panel d'économistes, la FED ne devrait commencer à communiquer sur la planification d'un « tapering » (réduction progressive de ses achats d'actifs) que d'ici fin septembre environ.
Fort de ces données et positions de la part des principales banques centrales, les taux longs se sont nettement détendus. Le 10 ans américains n'est plus qu'à 1,46%, le taux allemand à – 0,27% et le 10 ans français à 0,09%.
Cette détente permet aux marchés d'actions d'atteindre de nouveaux sommets, également portés par le secteur de l'énergie qui bénéficie de la hausse des prix pétroliers. Le prix du baril de Brent est maintenant bien installé au-dessus des 70 dollars.
Du côté de la Chine, inquiétée par la hausse du yuan face au dollar (+13% sur un an), la banque centrale chinoise (PBOC) vient d'annoncer un relèvement du ratio des réserves obligatoires pour les dépôts en devises étrangères, de 5% à 7% à compter du 15 juin.
Par ailleurs, face à une démographie en fort ralentissement (malgré l'arrêt de la politique de l'enfant unique en 2015), le gouvernement va désormais autoriser jusqu'à 3 enfants par couples.
Sur le plan mondial et comme la BCE pour la zone euro, l'OCDE a de nouveau révisé à la hausse ses estimations de croissance du PIB mondial, à 5,8% pour 2021 puis à 4,4% pour 2022, contre respectivement 4,2% et 3,7% six mois auparavant). Sans surprise, cette révision émane principalement de la dynamique de la locomotive américaine.
Enfin, la reste de l'actualité liée à la conjoncture économique porte sur le G7 tenu ce weekend sous la présidence britannique de Boris Johnson. L'un des principaux sujets traitait de la lutte mondiale contre la pandémie, en apportant aux pays pauvres une aide portant sur 1 milliards de doses.
L'OMS a effectivement alerté sur le fort retard pris par le continent africain. Seulement 2,1% de la population a reçu au moins une dose, contre 30% en Europe. L'Asie, Inde particulièrement, est aussi sujet à ce retard considérable sur les programmes de vaccinations.
Les ONG estiment cependant l'aide annoncée par les pays riches comme très insuffisante.
L'autre sujet, consistait à acter l'accord de réforme fiscale internationale préparé par les ministres des finances du G7, par l'instauration d'un taux minimum d'impôt sur les sociétés de 15% sur le plan mondial.
Cette avancée historique, plébiscitée par l'OCDE et appuyée par Janet Yellen pour lutter contre l'évasion fiscale des grandes multinationales et restaurer une certaine équité, devra ensuite être validé par le G20 en son prochain sommet des 9 et 10 juillet, puis par les 138 pays membres de l'OCDE.
Sauf imprévu, cette actualité d'ensemble devrait permettre aux marchés financiers de conserver un vent arrière appréciable sur l'été.
Achevé de rédiger le 14 juin 2021
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