Un monde en guerre contre le coronavirus

Lundi 16 mars 2020

Alors que l'économie mondiale retrouvait une bonne dynamique, la rapidité de diffusion du virus Covid-19 en Europe et aux Etats-Unis a fait brusquement basculer le monde et les marchés financiers dans un contexte de peur extrême.

Cette situation inédite donne l'impression d'un mauvais rêve. Elle est pourtant bien réelle.

Par leur chute abyssale et ultra rapide, perdant en l'espace d'à peine plus de 2 semaines un tiers de leur capitalisation, les marchés d'actions anticipent une contraction considérable de l'activité économique et par voie de conséquence des résultats des entreprises.

Les ventes forcées et automatisées à partir de seuils de déclenchements, issues des fonds de gestion systématique et de la gestion passive (fonds indiciels) amplifient probablement ce plongeon vertigineux.

Le jeudi 12 mars a marqué la pire journée dans l'histoire des marchés boursiers.

S'il est évident que la pandémie perturbera considérablement l'économie mondiale, de sa durée dépendent les scénarii économiques et de marchés pour les prochains mois et au-delà.

La Chine, première victime de ce fléau devenu planétaire avait pris des mesures radicales de confinement. Ces mesures se sont traduites par une très forte contraction de son activité économique. Les indicateurs PMI manufacturiers et plus en encore pour les services ont pu en témoigner.

Pour autant, grâce à ce dispositif, d'après les données sanitaires quotidiennes, le sujet semble maintenant être sous contrôle et l'activité reprend progressivement depuis près d'un mois.

Les réouvertures de magasins de grandes enseignes étrangères (Ikea, Apple…) attestent de ce retour progressif à la normale.

Il en est de même pour la Corée du Sud. Ce pays qui a d'ailleurs été le seul à établir des diagnostics à grande échelle, nous indique un taux moyen de mortalité de 0,8%, nettement moins alarmant que selon d'autres statistiques établies à partir de séries moins représentatives.

Après de brèves tentatives de rebond fin février et début mars, l'accélération de l'épidémie en Italie, a été le déclencheur de l'effondrement des marchés. Pour ne rien arranger, alors que l'on attendait de la part des pays membres de l'OPEP et de la Russie une réduction concertée des quotas de productions face à une demande en forte baisse, faute d'accord, l'Arabie Saoudite a pris le contre-pied. Frustrée par le manque de coordination au sein de l'OPEP et par la position sourde de la Russie (qui dispose de réserves de changes très élevées), l'Arabie Saoudite a ouvert les vannes en portant sa production quotidienne à 12 millions de barils contre 9,7 précédemment !

Cette décision contraire à l'entendement s'est traduite le lundi 9 mars par un effondrement des prix pétrolier de 25%, soit la plus forte baisse sur une journée depuis la première guerre du golfe en 1991.

Le 11 mars, la décision de Donald Trump d'interdiction d'accès au territoire des Etats-Unis aux européens pendant un mois a porté un coup de massue supplémentaire. On notera à cet égard que les ressortissants du Royaume-Uni et de l'Irlande sont exemptés de cette mesure de protectionnisme radicale. A croire que ces derniers sont immunisés contre le virus…

Enfin, le 12 mars, les marchés ont affiché leur déception face aux mesures de soutien présentées par la Banque Centrale Européenne.

Malgré un dispositif ciblé, par des opérations de financement à long terme (LTRO) pour conforter la liquidité dans le système bancaire et soutenir les prêts bancaires aux acteurs les plus touchés par les conséquences de la propagation du coronavirus (PME plus particulièrement), complété par une enveloppe additionnelle de 120 milliards € débloquée jusqu'à la fin de l'année pour le secteur privé, le fait de laisser ses taux directeurs inchangés, a déçu les attentes.

Parallèlement, la BCE a abaissé ses prévisions de croissance en zone euro, à 0,8% pour 2020 contre 1,1% prévu en début d'année et à 1,3% pour 2021 contre 1,4% précédemment.

Le soir même, la réserve fédérale américaine a décidé d'injecter 1500 Milliards USD de plus sur le marché monétaire. Afin d'éviter une tension sur les taux au jour le jour, cette dernière intervient massivement sur le marché interbancaire.

Lors de son prochain comité, le 18 mars, il est plus que probable qu'elle opère une nouvelle baisse de ses taux directeurs, d'au moins 0,50%, après l'avoir fait dans l'urgence entre 2 comités, comme lors de la grande crise financière en 2008.

Si les banques centrales sont bien toujours au rendez-vous, elles en appellent aux gouvernements pour déployer tous les moyens budgétaires et fiscaux, à la mesure de la situation. En Europe, la concertation et coordination est laborieuse, mais l'urgence de la situation devrait permettre d'aboutir à une forme de « whatever it takes ». Aux grands maux les grands remèdes !

Aux Etats-Unis, plus vulnérables en raison de leur absence de système de santé (après que D Trump ait supprimé l'Obamacare au début de son mandat), la présidente de la Chambre des représentants, a estimé que les 2 camps (Républicains et Démocrates) étaient "proches" d'un accord sur un ensemble de mesures qui devrait inclure des financements pour l'indemnisation des congés maladie et du chômage partiel.

Pendant ce temps précieux, les recherches médicales aidées par les nouvelles technologies s'accélèrent, et laissent entrevoir des lueurs d'espoirs pour contrer le pernicieux Covid-19.

Une fois le pic de l'aversion au risque passé, l'abondance de liquidités sur les marchés et les moyens annoncés et encore attendus devraient permettre un fort retour des investisseurs sur les actions.

Achevé de rédiger le 13 mars 2020

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