Le fort rebond des marchés d'actions françaises et européennes observé à l'issue du premier tour et conforté par les sondages postérieurs au « débat » du 03 mai a démontré un sentiment unanime de soulagement face au risque politique qui prévalait.
Cet ample mouvement a eu pour corollaire une baisse proportionnelle des indicateurs de risques et un net raffermissement de l'euro. Les flux en provenance des investisseurs étrangers, jusqu'alors et à juste raison très distants de ces marchés, ont été très significatifs.
Cette anticipation restait à valider par le second tour. Voilà qui est fait haut la main, malgré un record d'absentéisme à 25,40% et de votes blancs à 11,5% des voix. Face à la profondeur de la fracture sociale et géographique de notre pays, en effet et selon ses propres termes « la tâche est immense » pour notre nouveau Président élu. Au premier chef, par sa capacité de rassemblement aux élections législatives, qui conditionne la mise en oeuvre de son programme de réformes.
Heureusement, en toile de fond, les fondamentaux économiques poursuivent leur marche en avant !
L'indicateur de climat des affaires et de retournement conjoncturel publié par l'INSEE pour le mois d'avril demeure nettement au-dessus de sa moyenne, notamment pour le secteur de l'industrie.
Les carnets de commandes, déjà élevés, s'étoffent encore. L'opinion des entrepreneurs sur les perspectives reste également très positive. D'après les données observées par la Banque de France, la croissance des crédits d'équipement aux entreprises accélère, au rythme de + 6,3% sur un an, elle-même confirmée par une hausse de leurs investissements. En première estimation, le PIB progresse de 0,3% sur le premier trimestre.
Plus largement, d'après la publication préliminaire de son PIB, la zone euro affiche une progression de de 0,5%. L'indicateur de sentiment économique publié par la Commission Européenne le confirme par une progression de 108 à 109,6 points, soit un plus haut de dix ans.
Enfin, le marché de l'emploi poursuit également son amélioration. Avec en parallèle des perspectives d'inflation à 12 mois qui marquent le pas en avril, ces facteurs combinés devraient soutenir la consommation des ménages.
Ces vents favorables, se reflètent dans les résultats des entreprises dont les publications bien avancées pour le premier trimestre sont de très bonne tenue. Plus généralement, pour l'ensemble des composantes de l'indice large européen, l'indice Stoxx600, le consensus des analystes attend maintenant sur l'année 2017 une croissance des résultats de 27,9%, puis de 12,5% sur l'année 2018.
En somme, macro et microéconomie sont au rendez-vous et il ne reste plus que la faculté de déploiement de la « macron » économie pour conforter la bonne orientation des marchés européens. Le prochain appel du 18 juin en sera la clé.
Du côté des Etats-Unis, la FED a maintenu ses taux inchangés lors de son comité du 3 mai. Avec un taux de chômage qui continue à évoluer sur de très bas niveaux et une inflation proche de la cible de 2%, la probabilité d'une prochaine hausse lors du comité de juin est très élevée. Le scénario de 2 nouvelles hausses d'ici la fin de l'année reste d'actualité.
L'ISM manufacturier est en léger recul tandis que l'ISM des services conserve sa dynamique.
Après l'échec du mois de mars sur la réforme de la santé consistant à abolir l'Obamacare, celle-ci vient d'être votée par la chambre des représentants et doit maintenant être examinée par le Sénat. Cette étape ouvre maintenant la voie à la réforme fiscale anticipée par les marchés.
Les résultats des entreprises sont bien orientés. Ils présentent une hausse moyenne de 14% des bénéfices par action qui les situe au-dessus des attentes.
Après sa forte hausse consécutive à la victoire du Président Trump, le dollar a reflué sur ses niveaux antérieurs. Le différé de mise en oeuvre de sa politique budgétaire et protectionniste à caractère reflationniste, couplé à la politique monétaire très graduelle de la FED (en l'absence de dérapage sur les salaires notamment), face à la reprise économique en Europe sont probablement les raisons de ce retournement.
Les pays émergents poursuivent leur redressement, tiré par la Chine et par l'Inde.
La première voit cependant ses indicateurs d'activité fléchir dans un contexte de resserrement piloté de la liquidité. Cette mesure, qui vise à modérer son rythme de croissance pour la consolider, a directement affecté les matières premières, dont les prix baissent de 2,5% sur les métaux et de 5% sur le minerai de fer.
Pour autant, la consommation reste robuste comme l'attestent les très bons résultats du secteur automobile avec des ventes de véhicules en nette hausse.
Au global les marchés émergents progressent modérément de 0,4% sur le mois d'avril, mais consolident ainsi leur nette évolution depuis le début de l'année à + 12%.
En attendant le résultat des élections législatives, le 18 juin prochain, il nous semble utile de maintenir une allocation largement diversifiée tout en cherchant à relever progressivement nos pondérations sur les actions de la zone euro. Ceci en suivant de près la campagne électorale, qualifiée de troisième tour.
Achevé de rédiger le 08 mai 2017
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