Ces dernières semaines resteront ancrées dans les mémoires. Ceci avant tout par la bien triste litanie quotidienne des bilans humains de pays en pays, puis par la mise à l'arrêt volontaire et avant cela inimaginable de la quasi-totalité de l'activité économique et humaine sur près de la moitié de notre planète, pour tenter d'enrayer la diffusion du Covid-19.
Mars 2020 restera également marqué par la chute verticale des marchés financiers et par les plans de soutien records de la part des banques centrales et des gouvernements.
Ces derniers ont été multipliés au fur et à mesure de l'ampleur des dégâts. Ainsi, la Réserve Fédérale américaine a annoncé un plan additionnel de 2 300 milliards de dollars qui va jusqu'au rachat d'obligations appelées à voir leur notation dégradée dans la catégorie dite « haut rendement ». Une première dans l'histoire de cette institution.
Quant à l'Union Européenne, après plusieurs semaines de débats tendus entre les pays de Nord et les pays du Sud, elle a abouti à un plan commun de 540
La combinaison hors normes de ces plans de soutiens monétaires et budgétaires a été saluée par les marchés financiers qui ont nettement rebondi sur la première quinzaine de ce mois d'avril. Entrainant à nouveau une baisse des taux longs, elle favorise également l'appétit pour les valeurs aurifères, l'once d'or, très recherché, approchant ses plus hauts atteints en septembre 2011.
L'indice de volatilité (indicateur de stress des marchés d'actions) qui s'était envolé pour atteindre un pic à plus de 80 points le 16 mars, s'est depuis détendu, en revenant aux alentours de 38 points.
Parallèlement, après la aussi des discussions laborieuses, les pays membres de l'OPEP ainsi que la Russie et enfin le Mexique ont fini par s'entendre sur une réduction de l'offre de pétrole à hauteur de 9,7 millions de barils/jour sur les mois de mai et de juin. Cette mesure vise à stabiliser les prix face à l'effondrement brutal de la demande. Les stocks accumulés sont tels que les capacités de stockage sont saturées. Des tankers en mer sont mobilisés pour palier, au moins partiellement, à ce problème.
Pour autant, cette réduction ne sera pas suffisante et il est maintenant question (objectif appuyé par Donald Trump) de la doubler à 20 millions de barils/jours.
Les premières publications de données économiques témoignent de l'amplitude de la contraction. Le PIB de la Chine s'est replié de 6,8% sur le premier trimestre. Aux Etats-Unis les inscriptions au chômage se sont envolées pour atteindre le chiffre vertigineux de 22 millions en l'espace de quatre semaines. Les mises en chantier ont chuté de 22,3% sur le mois de mars et l'indice manufacturier Philly FED (établi par la FED de Philadelphie) ressort à -56,6, plus bas que lors de la grande crise financière de 2008-2009.
Le FMI, qui vient de publier ses prévisions, prévoit d'ailleurs des déficits publics supérieurs à ceux atteints lors de cette précédente crise majeure, assorti d'une baisse du PIB de 3% au niveau mondial et d'un niveau record de 7,5% pour la zone euro. Il souligne cependant la difficulté de faire des prévisions en raison du caractère inédit de cette crise et de « l'incertitude considérable ». Sa cheffe économiste, Gita Gopinath, estime que la reprise économique mondiale nécessitera encore plus de mesures de relance, en particulier dans les pays avancés.
Cette période s'accompagne également de la publication des résultats des entreprises. Sans surprise, ils sont en nette baisse et viennent alimenter le flux de données négatives, auquel s'ajoutent des séries de suppressions ou de réductions de dividendes.
Malgré cette immense adversité, l'homo sapiens s'adapte comme il l'a toujours fait et les marchés commencent à se projeter sur le redémarrage de l'activité, en réaction aux annonces de premières étapes de déconfinement émises par plusieurs pays Européens, puis par les Etats-Unis, et aux avancées des recherches et développements d'éventuels traitements du Covid-19 sur lesquels toute l'industrie pharmaceutique mondiale est focalisée.
Afin de contenir les risques de « seconde vague », le déconfinement s'annonce toutefois très progressif et la volatilité des marchés devrait persister au gré des changements de sentiments.
Il convient dès lors d'être sélectif en distinguant les secteurs d'activité qui resteront durablement affectés, tels que ceux du transport, du tourisme, de l'évènementiel, des secteurs résilients tels que ceux de la santé bien sûr mais aussi de la technologie, des télécommunications et de la consommation de base.
Les solutions d'investissements thématiques, qui se sont beaucoup étoffées au cours de ces dernières années et qui souvent intègrent des critères de développement durable, sont clairement à privilégier dans le cadre de la démarche préconisée d'investissement progressif en actions d'entreprises adaptées à ce nouveau monde, d'aujourd'hui et de demain !
Achevé de rédiger le 17 avril 2020
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