Au début de l'année dernière, nous avions titré notre note « optimisme prudent pour 2017 ».
L'accélération de la reprise économique mondiale, synchronisée comme elle l'est rarement, a porté la plupart des marchés financiers au-delà de nos prévisions, alors teintées de prudence en raison des nombreux risques politiques qui jalonnaient cet exercice.
L'issue positive des élections en zone euro a restauré un climat de confiance, notamment de la part des investisseurs internationaux.
Hormis le net repli du dollar (de près de 14% face à l'euro) qui a pu affecter les résultats de certaines gestions internationales en déjouant un consensus haussier de début d'année, l'année 2017 aura été un très bon millésime pour les marchés financiers et plus particulièrement pour les actifs qualifiés de « risqués ».
Pour un investisseur en €, ce sont les marchés émergents qui ont fait la course en tête avec une hausse de 21% (indice MSCI Emerging Markets), suivis par la zone euro (+ 12,27% sur l'indice MSCI Europe ex UK).
Tandis que les grands indices des marchés américains ont enchainé les records, propulsés par les grandes valeurs technologiques (+25,1% sur Dow Jones et 28,2% sur le Nasdaq), ces résultats convertis en €, pour un investisseur non couvert contre le risque de change, ont été plus modestes puisqu'il convient d'y retrancher les 14% de baisse du dollar.
Ce mouvement général d'appréciation, assorti d'une très faible volatilité, a été conforté en fin d'année par le vote tardif de la réforme fiscale aux Etats-Unis.
Après l'attentisme qui avait précédé cette issue, alors incertaine, puis la traditionnelle trêve des confiseurs, les marchés ont démarré l'année 2018 par une nette hausse. La batterie d'indicateurs économiques publiés sur ce début d'année a ranimé l'optimisme général qui prévalait en octobre dernier. De plus, s'agissant d'indicateurs avancés, ils augurent d'une poursuite du dynamisme économique pour les prochains mois.
Ainsi, l'indice manufacturier de la zone euro atteint 60,6 points sur décembre, soit un plus haut depuis la mise en place de cette enquête d'activité en 1997.
Aux Etats-Unis, l'ISM PMI accélère également, à 59,7 points, contre 58,2 points en novembre, dopé par les nouvelles commandes.
Pour la Chine aussi, les dernières publications des PMI manufacturiers et services par Caixin ont surpris à la hausse les estimations de marchés.
Cette accélération générale est également observée en Inde, au Japon et même au Brésil et en Russie qui bénéficient de la hausse des matières premières et plus particulièrement du pétrole.
Parallèlement, l'inflation reste faible. Pour la zone euro, le chiffre publié par Eurostat ralenti à 1,4% contre 1,5% le mois précédent. L'inflation sous-jacente reste ancrée à 0,9%.
Aux Etats-Unis, la hausse des salaires, scrutée par la banque centrale, reste modérée au rythme de 2,5% sur un an.
D'après les économistes, la liquidité mondiale devrait continuer d'augmenter, d'environ 8% contre 10% l'an dernier. Si la Réserve Fédérale américaine a bien enclenché une réduction progressive de son bilan, la BOJ (Bank Of Japan) et la BCE poursuivent leur politique très accommodante.
Cependant, la variation des anticipations à cet égard, est source de volatilité. Nous en avons une bonne illustration avec la publication ce jour des minutes du dernier comité de la BCE. Observant la qualité de la reprise économique, leur lecture laisse entendre une inflexion de sa politique, qui pourrait l'amener à planifier une sortie de son plan de relance monétaire. La réaction à la hausse sur les taux à 10 ans (Bund Allemand et OAT Française) a été immédiate. L'euro également est repassé au-dessus du seuil des 1,20 face au dollar.
Sur la cartographie des risques, le risque de taux, qui pourrait provenir d'un effet de surprise sur l'inflation (via un choc pétrolier) ou d'un faux pas de la part des banques centrales, est d'ailleurs considéré comme le risque principal par la plupart des stratégistes de marché.
Le second risque cité porte sur le protectionnisme américain. Dans le cadre de la volonté de Monsieur Trump de renégociation, voire de dénonciation, de l'accord de libre-échange nord-américain (NAFTA pour « North American Free Trade Agreement »), les discussions vont intervenir au cours du premier trimestre. Avec pour toile de fond un calendrier politique sur 2 des pays concernés (Mexique avec des élections générales en juillet et Etats-Unis avec les élections de mi-mandat en novembre) le sujet sera sous les projecteurs.
S'y ajoute le bras de fer commercial entre les Etats-Unis et la Chine. Mais sur cette partie, la Chine dispose d'un atout de poids avec sa détention de bons du trésor américain à hauteur de 1 200 milliards de dollars…
Sur le plan de la microéconomie, la seconde partie du mois de janvier sera animée par les résultats des entreprises, à commencer par ceux des banques américaines. D'une manière générale, ils devraient être portés par les très bons fondamentaux économiques évoqués ci-dessus.
Ce tableau d'ensemble nous incite à conserver sur ce début d'année une exposition aux marchés d'actions, principalement sur la zone euro. A cet optimisme qui reste d'actualité, nous associerons cependant une vigilance rapprochée, compte tenu de la maturité du cycle du marché américain.
Achevé de rédiger le 11 janvier 2018
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