A l'image des troupeaux conduits en altitude pour l'été, les marchés d'actions ont nettement repris de la hauteur à partir de la mi-juillet.
Telle une météo instable, après un mois de juin emprunt de dépressions face au risque de récession économique prononcée, quelques indicateurs économiques américains susceptibles d'infléchir le resserrement monétaire de la Réserve fédérale, ainsi qu'une saison de résultats finalement robustes, sont venus inverser le sentiment des marchés.
Cette lecture optimiste sur les marchés d'actions n'a pourtant pas été partagée par les marchés obligataires dont les taux à long terme ont reflué assez nettement, restant sur leur scénario récessif.
Depuis le mois de mars, la Réserve fédérale américaine a relevé ses taux directeurs au rythme effréné de 225 points de base, dont à nouveau 75 points lors de son comité de juillet. Laissant entendre lors de sa conférence de presse que ce rythme pourrait commencer à ralentir en fonction des données économiques, Jerome Powell a redonné de l'entrain aux marchés.
Les enquêtes de confiance des directeurs d'achat (ISM) pour le mois de juillet, publiées au-dessus des attentes pour l'activité manufacturière, à 52,8 points contre 52 points attendus, et pour les services, à la hausse à 56,7 points contre un chiffre attendu à 53,9 points, ont été bien accueillies et permis la poursuite du mouvement estival.
Publiée le 10 aout, l'inflation globale est revenue en juillet à son niveau du mois de mars, soit 8,5%, après un pic à 9,1% en juin. Ceci grâce une baisse des prix de l'énergie. Ce mouvement devrait d'ailleurs se poursuivre sur le mois d'aout, les prix de l'essence baissant de 14% sur la période.
L'inflation sous-jacente s'est stabilisée sur le rythme annuel de 5,9% observé le mois précédent. Là encore, ces informations sont venues conforter le scénario optimiste.
On notera cependant un très net ralentissement sur l'immobilier résidentiel. Pénalisées par la forte hausse des taux hypothécaires, sur les six derniers mois, les mises en chantier de maisons individuelles chutent de 24% et les ventes baissent de 20% dans l'ancien et de 30% pour les maisons neuves.
Le 16 aout, la loi « inflation reduction act » (loi sur la réduction de l'inflation) votée au congrès après un an de débats a été signée par Joe Biden. Ce plan comprend des mesures de lutte contre le réchauffement climatique et des baisses de coûts sur les soins de santé.
Le symposium de Jackson Hole réunissant chaque année les banquiers centraux se tiendra du 25 au 27 aout. Les interventions de Jerome Powell seront à nouveau scrutées de près par les marchés.
En zone euro, l'inflation sur un an a atteint un nouveau plus haut en juillet, à 8,9%. Publiés ce jour pour le mois de juillet, les prix à la production en Allemagne bondissent de 5,3% d'un mois sur l'autre. Sur un an, leur hausse atteint un record depuis le début de la série statistique en 1949, au taux 37,2% !
En juillet, la BCE a, pour la première fois depuis onze ans, augmenté ses taux directeurs de 0,50% pour les ramener à 0%. Mettant ainsi fin à l'ère des taux négatifs, afin de tenter à son tour de lutter contre l'inflation.
Avec la pire sécheresse subie en Europe depuis 1976, le transport fluvial, particulièrement important sur le Rhin est très affecté. Il en résulte une hausse des coûts de transport ainsi qu'une réduction de la production manufacturière. Selon l'agence Bloomberg, l'Europe aurait perdu un tiers de ses capacités de production en zinc et en aluminium, de nombreux sites étant contraints par des coûts trop élevés.
La sécheresse affecte aussi la production d'électricité des barrages hydrauliques et pourrait nuire à celles des centrales nucléaires.
Face aux fortes pertes d'exploitation de ses importateurs de gaz (dont le groupe UNIPER au bord de la faillite) le gouvernement Allemand vient d'instaurer une taxe qui entrera en vigueur le 1er octobre. Pour en atténuer ses effets sur le budget des ménages, une baisse de TVA de 19% à 7% sera instaurée sur la même durée d'application.
Au Royaume-Uni, l'inflation est encore plus soutenue, atteignant le chiffre de 10,1% en juillet contre 9,4% en juin. Les prévisions mentionnent un pic de 13% d'ici la fin de l'année. La Bank of England a poursuivi son resserrement monétaire en portant son taux directeur à 1,75% en aout. Les grèves dans les transports publics (dont maintenant le métro Londonien) s'intensifient, les grévistes réclamant des hausses de salaires face à cette inflation enflammée.
En Chine, la production industrielle et les ventes au détail fléchissent à nouveau. De nouveaux cas de Covid-19 sont signalés dans les régions touristiques, particulièrement dans la province insulaire du Haïnan. Sur le plan géopolitique, les tensions avec Taiwan, exacerbée par la visite de Nancy Pelosi, ne semblent pas prêtes de se calmer.
En réaction au fléchissement économique (après le bref rebond du mois de juin) la banque centrale chinoise vient de baisser son taux directeur de moyen terme de dix points de bases.
Enfin, à ce tableau d'ensemble d'une situation peu engageante, s'ajoute le risque nucléaire portant sur la plus grande centrale d'Europe située en Ukraine à Zaporijjia et occupée par les troupes russes.
Si la cigale a bien chanté cet été, elle aurait sans doute intérêt à réviser ses pas de danse avant l'automne et le retour de la bise.
Achevé de rédiger le 19 aout 2022
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