Invasion, Inflation, Impact

Mardi 22 mars 2022

Les tragiques évènements déclenchés par les hostilités militaires du Kremlin envers l'Ukraine produisent l'effet domino que l'on appréhendait le mois dernier, lorsque les tentatives de résolutions par la diplomatie étaient encore à l'œuvre.

Cette guerre aveugle et dévastatrice qui affecte tant le peuple Ukrainien, dont on ne peut hélas que saluer la bravoure exemplaire, est le fruit d'une confrontation indirecte entre les pays occidentaux et un Kremlin dirigé d'une main de fer par la volonté d'un seul homme.

Au-delà des drames humains qu'il provoque, ce conflit aux portes de l'Europe entraîne une envolée des prix des matières premières, énergétiques, industrielles et alimentaires. C'est là aussi le prix à payer des sanctions sévères mises en œuvre envers la Russie par les pays membres de l'OTAN.

Jusqu'alors très dépendante du gaz (Allemagne en tête) et dans une moindre mesure du pétrole importés de Russie, l'Europe est contrainte d'accélérer considérablement l'évolution de son mix énergétique. Ceci en recourant à d'autres fournisseurs sur les énergies conventionnelles, via notamment l'augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), mais aussi en accélérant ses investissements sur les capacités en énergies renouvelables.

La Commission Européenne propose ainsi un plan nommé « REPowerEU » qui a pour but d'affranchir l'Europe de sa dépendance à l'énergie russe bien avant 2030. Ce plan met aussi l'accent sur la production d'hydrogène vert (issue des énergies renouvelables), solution de stockage indispensable, couplée à une révision à la hausse des investissements en énergies éoliennes et solaires, par nature intermittentes.

Cela passe aussi par des efforts de sobriété, comme plébiscité par l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) qui vient de publier ce jour dix recommandations afin de réduire notre consommation globale, de pétrole plus particulièrement.

Cette crise énergétique aurait-elle au moins la vertu d'accélérer la transition énergétique, si cruciale face au défi du réchauffement climatique auquel le dernier rapport du GIEC (paru à l'ombre de cette guerre fratricide) nous sensibilise urgemment ?

L'équation est pourtant bien complexe car l'électrification de l'économie suppose un recours massif aux matières premières en ressources limitées (cuivre, nickel…) et dont les prix s'envolent également.

L'inflation accélérée, et déjà très perceptible par les ménages comme par les entreprises, complique grandement l'exercice des banques centrales qui doivent lutter contre, tout en essayant de ménager la croissance.

La semaine dernière, la Banque Centrale Européenne a resserré son calendrier de sortie de son programme d'achats d'actifs. Il prendra fin au troisième trimestre et non plus en fin d'année selon ses intentions précédentes.

La BCE a par ailleurs révisé ses prévisions de croissance du PIB pour l'année en cours, à 3,7% contre 4,2% en décembre dernier et d'inflation, à 5,1% contre 3,2% précédemment.

Cette semaine, ce fut au tour de la Réserve fédérale américaine qui, sans surprise a amorcé le relèvement de ses taux directeurs de 0,25% et planifié sept hausses, probablement identiques, sur le restant de l'année, puis de la Bank of England qui a également relevé son taux directeur de 0,25% qui atteint maintenant son niveau prépandémique de 0,75%.

Seule la Chine, qui vient de tenir son assemblée nationale populaire (ANP) annuelle en fixant son objectif de croissance pour 2022 aux environ de 5,5%, renforce à l'inverse ses soutiens monétaires et budgétaires en direction des PME plus particulièrement.

Partenaire stratégique (et assumé comme tel) de la Russie, cette dernière peut d'ailleurs exercer une influence décisive dans l'issue du conflit Russo-Ukrainien. Lors d'un entretien téléphonique intervenu ce jour entre les Présidents Joe Biden et Xi Jinping, le premier demandant au second « de choisir son camp », ce dernier aurait répondu que ce conflit n'était dans l'intérêt de personne.

Au global, le conflit Russo-Ukrainien va impacter l'économie mondiale au moment où les banques centrales sont amenées à retirer leur soutien monétaire. Combiné à des facteurs inflationnistes exacerbés, le scénario de stagflation développé dans cette édition de « Parlons Finances » par les cahiers verts de l'économie gagne en probabilité.

La plupart des grandes institutions (BERD, FMI, Banque Mondiale) prévoient d'ailleurs de vastes conséquences sur l'économie mondiale. Ces impacts ne sont pas encore intégrés dans les prévisions de résultats des entreprises qui sont restées sur leur piédestal de l'an dernier.

Fondée sur ces observations, une approche thématique et sélective axée sur les rares vecteurs de croissance des entreprises liés aux plans d'investissements évoqués ci-dessus, guidera plus encore notre processus d'allocation d'actifs.

Achevé de rédiger le 18 mars 2022

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