Le résultat du référendum Britannique a provoqué un véritable électrochoc. Alors que les paris des bookmakers donnaient le « Bremain » largement gagnant sur les derniers jours de la campagne, jusqu'en fin de soirée du 23 juin, la stupeur et la consternation des partisans du maintien de la Grande Bretagne au sein de l'Union Européenne fut immense.
L'analyse socio démographique de la répartition de ce vote met en évidence 2 aspects :
- Une fracture entre les générations, les jeunes votant massivement pour le maintien, les plus âgées votant pour la sortie.
- Une profonde divergence entre d'une part l'Angleterre rurale au vote contestataire et d'autre part les villes universitaires, la capitale de Londres, l'Ecosse et l'Irlande du Nord, résolument partisans du « Bremain ».
Comme dans bien d'autres pays Européens, les sources de ces fractures semblent provenir de la montée des inégalités, amplifiées par les plans massifs de relance monétaire (Quantitative Easing) ayant entrainé une reflation des actifs qui privilégie leurs détenteurs et plus récemment par l'appréhension des migrants.
Ce choc politique majeur crée un précédent dans l'histoire de l'Union Européenne et fait craindre, non seulement une récession en Grande Bretagne, mais aussi une désunion du Royaume, l'Ecosse et l'Irlande du Nord affichant leur volonté de rester au sein de l'Europe.
L'impact sur les marchés a été particulièrement vif le vendredi 24 juin avec notamment un effondrement de la Livre Sterling et une chute du CAC 40 de 8%, soit la plus forte baisse depuis octobre 2008, subie dans de très forts volumes de transactions. Les marchés ont été pris à contre pieds et de nombreuses positions spéculatives initiées par anticipation du « Bremain » ont été débouclées en urgence. Les actifs refuges ont été très recherchés, provoquant une envolée de l'or et du franc Suisse, une appréciation du dollar et une forte baisse des rendements des obligations d'Etats. Le Bund Allemand (obligation à 10 ans) voit ainsi son taux repasser en territoire négatif à -0,13% et le 10 ans Japonais à -0.253%. En France, l'OAT 10 ans (sur laquelle sont principalement investis les fameux Fonds en Euros) tombe à 0,154%. Plus marquant encore, l'emprunt Suisse à 50 ans passe à son tour en territoire négatif, ce qui signifie qu'il faut payer l'Etat Suisse pour lui prêter des sommes sur 50 ans !
Après une deuxième séance de baisse le lundi 27 juin, les marchés ont aligné quatre séances de rebond, retraçant environ la moitié de la correction. Aidé notamment par la présence des Banques Centrales, le système financier a fonctionné sans accroche.
Les indicateurs économiques publiés durant la semaine, bien que recensant une activité sur la période pré « Brexit », ont également contribué à ce rebond. En zone euro, le taux de chômage publié par Eurostat poursuit sa lente décrue, à 10,1% contre 10,2% le mois précédent. La croissance manufacturière (PMI Markit) ressort à 52,8 contre 51,5 en mai, affichant sa plus forte croissance depuis le début de l'année, toujours tirée par l'Allemagne et par l'Italie.
Aux Etats-Unis, la croissance du PIB pour le 1er trimestre de l'année a été révisée à 1,1% contre 0,5% en première estimation. Les dépenses de consommation ont progressé de 0,4% en mai et les prévisions pour le second trimestre portent sur un rythme annualisé supérieur à 4%. A partir des dernières données recensées, la FED d'Atlanta prévoit pour ce second trimestre une croissance du PIB de 2,7%.
A court terme, l'électrochoc du « Brexit » risque cependant d'affecter la reprise encore fragile de la zone euro et un soutien additionnel de la part de la BCE pourrait s'avérer nécessaire.
A plus long terme, la crise d'adolescence que traverse l'Union Européenne peut servir de déclencheur à une relance de sa construction. Pour autant, il faut garder à l'esprit le fait que le calendrier électoral (référendum constitutionnel en Italie au mois d'octobre, élections aux Pays-Bas, en France puis en Allemagne en 2017…) ne facilite pas cette démarche.
De l'autre coté de l'Atlantique, les marchés vont vite se tourner vers le suivi des élections Américaines du 8 novembre. Là aussi, la montée du populisme dont le terreau est comparable à celui observé en Europe sera au coeur du sujet. Auparavant, ils vont observer les publications des résultats du second trimestre et surtout les anticipations pour les suivants.
La pression des taux négatifs et l'environnement toujours propice à la volatilité implique de maintenir, certes un cap prudent, mais via une large diversification combinant des gestions tactiques, les rares actifs de rendement et des actifs de couverture.
Achevé de rédiger le 05 Juillet 2016
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