En phase de normalisation, qui fait suite à une très forte reprise, l'économie mondiale est maintenant confrontée à l'effet inflationniste d'un choc énergétique généralisé. Ce phénomène, que les banques centrales considèrent toujours comme « transitoire », tout en reconnaissant qu'il pourrait durer plus longtemps que prévu, alimente le risque d'un scénario de stagflation.
Venant s'ajouter à d'autres facteurs de risque, que sont le plafond de la dette aux Etats-Unis et la quasi-faillite du promoteur immobilier chinois « Evergrande » (auquel pourraient s'ajouter d'autres entreprises du secteur), le sentiment sur les marchés financiers est devenu négatif sur l'ensemble du mois de septembre.
Ce contexte adverse s'est traduit par des replis sur le mois de l'ordre de 2 à 4% sur les marchés d'actions européens, de 3,7% sur l'indice américain S&P 500 et de façon plus prononcée, de près de 7% sur l'indice Nasdaq, plus vulnérable au regain de tension sur les taux obligataires.
Témoin du courant alternatif qui caractérise actuellement les marchés financiers, les premières publications de résultats des sociétés pour le troisième trimestre ré haussent le moral des investisseurs. En l'espace de quelques séances, ils résorbent la baisse du mois précédent.
En Europe, les premières annonces de résultats, par LVMH et SAP, puis par Publicis le lendemain, ont été accueillies avec entrain. Alors que le secteur du luxe avait nettement corrigé sous l'influence de l'action politique chinoise, l'exemple donné par le chiffre d'affaires de LVMH, en hausse de 20% sur le trimestre, dément les idées reçues.
Aux Etats-Unis, les grandes banques ont toutes publié de très bons résultats, notamment portés par l'activité de fusions-acquisitions.
Auparavant, un compromis provisoire sur le plafond de la dette obtenu au Sénat le 7 octobre, qui reporte du 18 octobre au 3 décembre le risque d'un défaut de paiement, était venu réduire la nervosité ambiante.
Plus important encore, ce délai doit permettre aux démocrates de poursuivre leurs négociations sur les plans de relance, axés sur la rénovation des infrastructures d'une part et sur les dépenses sociales et environnementales d'autre part. Un accord sur ces plans avant la fin de l'année et avant l'entrée dans une année d'élections de mi-mandat est crucial.
Enfin, le ralentissement de la hausse des prix à la production sur le mois de septembre, qui ressort à +0,5%, contre +0,6% attendu et +0,7% en aout, a également contribué à rassurer les marchés sur le sujet de l'inflation.
Les autres indicateurs de l'économie américaine ne sont pas de nature à modifier les intentions préalablement annoncées par la réserve fédérale de réduction prochaine de son programme de rachat d'actifs.
Sur le front de l'emploi, malgré l'arrêt des indemnités qui prenait effet début septembre, les créations d'emploi ont été faibles en septembre. Mais ces chiffres semblent biaisés par une forte diminution de postes dans le secteur de l'éducation publique. Le secteur privé reste sur une bonne dynamique et le taux de chômage recul à 4,8% contre 5,2% en août.
L'ISM des services poursuit sa progression à 61,9 points contre 61,7 avec des nouvelles commandes en accélération à 63,5 points contre 62,3 le mois précédent.
La décision de la réserve fédérale reste attendue lors de son prochain comité du 3 novembre. La mise en œuvre de l'arrêt progressif de son programme de soutien interviendrait à partir du même mois ou du mois suivant selon un rythme et un calendrier qui restent à définir.
En Europe, l'indice PMI composite recule en septembre de 2,8 points. Les contraintes d'offre persistantes sur les semi-conducteurs affectent particulièrement le secteur industriel allemand et le secteur automobile dans son ensemble. Ainsi, les ventes de voitures neuves chutent de 25,2% sur un an et ont pour corollaire une hausse du prix des voitures d'occasion, comme aux Etats-Unis quelques mois auparavant.
Du côté de la Chine, qui débutait ce mois d'octobre avec la « Golden Week », semaine nationale de congés, malgré un allègement des mesures sanitaires, le chiffre d'affaires du secteur touristique s'avère 40% inférieur à son niveau prépandémie. L'indice PMI Caixin des services affiche cependant un net rebond à 53,4 points sur le mois de septembre, après sa nette dégradation en août, à 46,7 points, alors affecté par la résurgence des cas de contaminations.
Les prix à la production intègrent la forte hausse du prix des matières premières, affichant une hausse de 10,7% en rythme annuel.
L'activité manufacturière est affectée par un fort déficit en électricité. A tel point, que le gouvernement a dû relancer la production issue du charbon, en revenant sur ses précédentes directives visant à réduire les émissions carbones.
La crise énergétique qui affecte l'ensemble des économies a d'ailleurs conduit le FMI à réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année, à 6% contre 7% en juillet.
L'agence internationale de l'énergie a mentionné le fait que le déficit d'offre de gaz naturel en Europe et en Asie provoquait un report de demande sur le pétrole, marché déjà en tension. L'OPEP envisage d'accroître sa production pour revenir progressivement aux niveaux prépandémie. Les espoirs déçus à cet égard jusqu'à présent portent maintenant sur la prochaine réunion de l'organisation, début novembre.
A l'approche de l'hiver et en l'absence de capacités d'ajustement rapide de l'offre, on ne peut guère escompter une consolidation des prix pétroliers à court terme. Le sujet inflationniste va donc continuer à occuper le devant de la scène.
Achevé de rédiger le 15 octobre 2021
• • les textes et documents n'ont pas de valeur contractuelle, sauf mention contraire expresse. Les informations communiquées sont génériques et ne constituent ni un conseil personnalisé ni une recommandation d'investir ou de vendre ;
• Elles ne constituent pas une offre, une sollicitation ou une recommandation d'adopter une stratégie d'investissement. La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent varier à la baisse comme à la hausse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer les montants initialement investis.
• les communications des sociétés de gestion, assureurs, banquiers ou promoteurs immobiliers peuvent avoir un caractère commercial : vous êtes invité à en prendre connaissance avec un oeil critique ;
• les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures ;
• tous les placements présentent des risques spécifiques tels que le risque lié à une gestion discrétionnaire, le risque de perte en capital, le risque de liquidité, le risque de change : vous devez prendre connaissance des facteurs de risques spécifiques à chaque solution avant toute décision d'investissement ;
• tous les placements sont soumis à une fiscalité qui dépend du placement lui-même et/ou de la situation personnelle de l'investisseur : vous devez vous informer de la fiscalité applicable à votre situation avant toute décision d'investissement (étant entendu que la fiscalité peut toujours évoluer durant la vie de votre investissement en cas de réforme fiscale) ;
• tout investisseur potentiel doit se rapprocher de son prestataire ou de son conseiller pour se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement indépendamment des opinions et avis communiqués par les gestionnaires, et sur leur adéquation avec sa situation patrimoniale et personnelle.