Banques centrales dépendants

Vendredi 22 septembre 2023

Tout comme le sont les politiques monétaires des banques centrales, plus que jamais dépendantes des données économiques au mois le mois, les marchés financiers le sont par résonnance.

Face à des données contrastées qui ne permettent pas d'affirmer une tendance claire, leurs évolutions se font en dents de scie depuis plus de six mois.

Encore, cet été, après un mois de juillet favorable, le mois d'août a été marqué par une phase de repli, déclenchée par la perte de la notation triple A de la dette des Etats-Unis, puis par les nouveaux déboires des promoteurs et groupes immobiliers Chinois (Evergrande, Country Garden…).

Fin août, les banquiers centraux ont fait leur pré-rentrée, comme chaque année, lors de leur symposium de Jackson Hole. Sans faux pas de communication, contrairement à l'an dernier, leurs discours modérés ont été plutôt bien accueillis par les marchés.

Plus concrètement, le premier jalon suivant portait sur la décision du comité de la BCE, le 14 septembre. Face à une inflation toujours trop élevée et malgré une économie en contraction, celui-ci a opté pour un nouveau (et dixième) relèvement de ses taux directeurs, de 0,25%.

Cependant, cette décision a été présentée par sa Présidente, Christine Lagarde, comme étant probablement la dernière étape du resserrement monétaire, avec le maintien du niveau ainsi atteint sur une durée suffisamment longue pour permettre de ramener l'inflation sur son objectif cible de 2%.

Ses prévisions quant à l'inflation globale ont été révisées à la hausse, tenant compte de l'envolée des prix pétroliers. Soit des taux prévisionnels de 5,6% pour l'année, de 3,2% pour 2024 et de 2,5% pour 2025.

Cependant, sur l'inflation coeur, la BCE a révisé ses prévisions à la baisse, soit des taux de 5,1% sur 2023, 2,9% sur 2024 et 2,2% sur 2025.

En ce qui concerne l'activité économique, les prévisions de l'institution en termes de PIB sont revues à la baisse. Soit 0,7% pour 2023 (contre 0,9% auparavant), 1% sur 2024 (versus 1,5%) et 1,5% sur 2025 (versus 1,6%).

Ces commentaires, donnant lieu à l'interprétation de l'atteinte du fameux « taux terminal » ont été appréciés par les marchés d'actions européens. En revanche, l'euro en a été affecté, face au dollar particulièrement.

Le deuxième jalon, et non des moindres, reposait sur les épaules de la Réserve fédérale américaine et plus particulièrement sur le ton affiché par son Président, Jerome Powell, lors de sa conférence du 20 septembre.

Contrairement à la BCE, la FED a laissé ses taux directeurs inchangés et, soulignant la résilience de l'économie américaine et les risques haussiers sur l'inflation, émis l'option d'une dernière hausse de taux d'ici la fin de l'année.

Pour les mêmes raisons, elle a également réduit ses projections d'assouplissement de sa politique monétaire sur 2024.

Venue contrarier les anticipations des marchés financiers par cette projection moins accommodante, ces derniers ont accusé le coup. Les taux obligataires à 2 ans et à 10 ans se sont fortement tendus et les marchés d'actions ont corrigé leur récent rebond, particulièrement sur les valeurs de croissance les plus sensibles aux taux de financement à long terme.

Un troisième jalon portait sur la Banque du Japon (BOJ). Conformément aux attentes, et malgré la reflation à l'œuvre, avec une inflation qui atteint maintenant 3,1%, (au-dessus de l'objectif de 2%) et un Yen très déprécié, celle-ci a laissé ses taux inchangés et maintenu sa politique de contrôle de la courbe (qui consiste à limiter les fluctuations des rendements du marché obligataire sur dix ans autour d'un objectif de taux 0).

Du côté de l'Asie continentale, la situation économique de la Chine, deuxième économie mondiale, interpelle toujours. Les derniers indicateurs économiques présentent une légère amélioration : sur le plan de la production industrielle, portée par le secteur automobile, de la consommation des ménages, portée par le secteur de la restauration, ainsi qu'au niveau des investissements en infrastructures et au sein du secteur industriel. Cependant, le secteur immobilier reste en proie à la forte crise, qui sévit depuis 2 ans.

Les nombreuses mesures de soutien prises depuis la fin juillet ont jusqu'alors été jugées insuffisantes par les marchés financiers. Signaux plus engageants, à l'approche de la « Golden Week » qui commence le 1er octobre, jour de la fête nationale, les réservations de billets de trains et d'avions montent en flèche. A cette occasion, un plan de soutien de plus grande ampleur pourrait d'ailleurs être présenté par le politburo.

Achevé de rédiger le 22 septembre 2023

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