Très chère énergie

Lundi 18 juillet 2022

La Covid-19 avait déjà mis en évidence la fragilité d'un système qui repose sur la mondialisation et donc sur la fluidité des échanges entre les pays. La crise sanitaire mondiale et maintenant le conflit russo-ukrainien bouleversent les règles du jeu et empêchent la bonne circulation de biens devenus peu à peu essentiels, comme les matières premières, y compris alimentaires, ou a précieuse énergie.

L'énergie est devenue un besoin vital dans notre société moderne. Elle nous permet notamment de maîtriser le chaud et le froid. Elle est aussi au centre des enjeux de transport, de mobilité et de tous les échanges. Elle est indispensable au fonctionnement de la plupart des appareils que nous utilisons quotidiennement (smartphones, ordinateurs, internet) pour nous distraire et, bien évidemment, pour travailler.

Sans énergies, l'ensemble de nos systèmes économiques, de santé, de défense, seraient gravement fragilisés voire paralysés. La dépendance énergétique est donc une faiblesse majeure qui peut nuire gravement au bon fonctionnement et à la souveraineté d'un pays.

La guerre en Ukraine met l'Union européenne face à son inconfortable dépendance énergétique vis-à-vis de l'étranger en général, et vis-à-vis de la Russie plus particulièrement.

Cette dépendance crée des incohérences flagrantes qui ne sont pas tenables. Les sanctions économiques de l'Europe envers la Russie sont en grande partie neutralisées lorsque dans le même temps elle continue d'acheter, de plus en plus cher, les ressources naturelles de son nouvel ennemi qui lui procurent 50% de ses recettes.

L'élastique se tend sur les prix et le retour de l'inflation est le premier signe visible de cette situation. La seconde phase qui pointe à l'horizon, en particulier cet hiver, c'est la pénurie pure et simple qui nous menace, avec toutes les conséquences qui vont avec en termes de dysfonctionnements et de tensions.


À court terme, les solutions sont limitées.

La première solution est simple puisqu'elle consiste à réduire notre consommation. Le vieux slogan des années 70 qui a marqué ma génération, « En France on n'a pas de pétrole mais on a des idées », redevient aujourd'hui pleinement d'actualité.

À l'époque la France avait pris des mesures drastiques d'économies d'énergie pour faire face au premier choc pétrolier de 1973 : limitation des vitesses sur les routes, chauffage plafonné à 20 °C, instauration de l'heure d'été…

Le retour au principe de « sobriété » est une bonne nouvelle pour notre planète, car la réduction de notre consommation d'énergie est un élément clef de la maîtrise du réchauffement, et c'est curieusement un thème qui a été un peu trop oublié dans la « Convention citoyenne pour le climat » de 2019. C'est un levier sur lequel chacun de nous peut agir, avec relativement peu de privations. Il suffit d'apprendre à gérer son budget d'énergie dont une partie part en fumée.

À long terme cependant, nous devons admettre que la hausse de la consommation d'énergie est une variable inévitable. La consommation électrique française qui est actuellement inférieure à 500 terrawatt-heure (Twh) atteindrait 645 TWh en 2050 d'après les projections des experts.

La deuxième solution consiste à réactiver des sites de production abandonnés, comme les centrales à charbon par exemple. Cette solution, hélas absolument inévitable à court terme, est un désastre pour l'environnement. C'est un recul majeur dans nos efforts collectifs pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

À plus long terme, la construction de nouvelles centrales nucléaires est la voie privilégiée par la France. Cette option s'explique notamment par le fait que notre pays dispose d'une expertise reconnue dans ce domaine, qu'il peut également exporter et donc monnayer, nonobstant le risque d'accident grave que chaque centrale fait peser sur nos têtes.

Or, on le voit actuellement, Vladimir Poutine n'hé- site pas à brandir cette menace, et à jouer avec le feu en Ukraine. L'armée russe n'a pas hésité à effectuer des tirs sur la centrale de Tchernobyl pour en prendre le contrôle, et, à présent, elle installe des systèmes de tirs de missiles sur le territoire de la centrale nucléaire de production électrique de Zaporijia pour frapper le district de Nikipol.

En dernier lieu, et pour compléter ces mesures qui seront notoirement insuffisantes à court terme, il faut chercher de nouvelles alliances pour assurer nos besoins vitaux. C'est pourquoi les chefs d'État se mobilisent actuellement pour trouver de nouveaux alliés, à tout prix.

Cette situation géopolitique nouvelle va remodeler durablement les relations entre États, entraînant par là même de nouvelles dépendances et rivalités dans un jeu aux règles mondialisées.

Ainsi par exemple, le président américain Joe Biden a dû se renier publiquement lors de son récent voyage officiel au Moyen-Orient. Il avait promis de traiter Mohammed Ben Salman, le prince héritier saoudien surnommé « MBS », en « paria » en raison de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. Il est aujourd'hui contraint de négocier avec lui pour essayer de convaincre son royaume d'ouvrir les vannes de sa production pétrolière pour abaisser le prix du gallon d'essence à l'approche des élections de mi-mandat aux États-Unis.


La bataille de l'énergie qui se déroule actuellement va donc avoir, à n'en pas douter, un impact important et durable sur notre planète.

Espérons que la solution (de facilité) du nucléaire ne nuira pas à la recherche de solutions alternatives, plus durables et moins dangereuses. Les idées d'énergies renouvelables naturelles ne manquent pas : le solaire, l'éolien, l'eau (rivières, marées, vagues) et peut-être un jour le magma de notre planète ?

L'énergie géothermique, une des sources d'énergie renouvelable les plus anciennes, est déjà utilisée à grande échelle dans certains pays. En Islande par exemple, la majeure partie de l'électricité consommée provient de son exploitation.

Elle est hélas méconnue en France, bien que présente en grande quantité dans l'Hexagone. Selon une étude de l'Ademe, la géothermie pourrait notamment répondre aux besoins en eau chaude et en chauffage des habitants du grand Paris, grâce à un forage réalisé entre 10 et 200 mètres de profondeur et exploité via des pompes à chaleur et un compresseur.

Aux USA, Quaise Energy, une startup fondée par d'anciens chercheurs du MIT, veut creuser des trous dans le sol jusqu'à 20 km de profondeur pour exploiter une source quasi illimitée d'énergie propre et renouvelable en utilisant la chaleur au plus profond de la Terre. Elle a déjà levé 63 millions de dollars depuis son lancement en 2020.

Si vous aussi, vous voulez investir sur la recherche dans les énergies renouvelables, parlez-en avec nos Conseillers. Certains fonds thématiques spécialisés dans ce domaine peuvent vous donner accès à des sociétés innovantes, cotées ou non cotées. Une façon intelligente d'investir tout en construisant un avenir durable.

Je vous rappelle que comme chaque année, nous assurons une permanence durant toute la période estivale pour répondre à vos questions. Si nous n'avons pas l'occasion d'échanger d'ici là, je vous souhaite, au nom de toute l'équipe, de belles vacances.

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