Riposte chinoise

Mardi 3 avril 2018

Tandis que les principales échéances du mois écoulé ont été franchies sans accroche, les craintes sur le commerce international ont continué à occuper le devant de la scène et à alimenter la fébrilité des marchés financiers.

Lors de son comité du 21 mars, la Réserve Fédérale Américaine a, comme prévu, relevé ses taux directeurs d'un quart de point. Ses prévisions de croissance pour l'économie ont été révisées en hausse. Pour 2018, le PIB devrait progresser de 2,7% (+0,2 points) et pour 2019, de 2,4% (+0,3%). Le taux de chômage, situé à 4,1% en février, devrait tomber à 3,8% en fin d'année pour atteindre un point bas de 3,6% en 2019. L'inflation devrait atteindre sa cible (d'un taux de 2%) en 2019 et franchir légèrement ce niveau en 2020.

Le lendemain même, la mise en oeuvre par la Maison Blanche des sanctions commerciales contre la Chine, annoncées en février, a ravivé le mouvement de repli des marchés financiers.

La réaction des autorités chinoises ne s'est pas fait attendre et, bien qu'affirmant ne pas souhaiter de guerre commerciale, ces dernières ont annoncé leur riposte sur une liste de 128 produits d'importation américaine. Celle-ci a été précisée et mise à exécution le 2 avril.

Face à ce bras de fer nuisible, les marchés d'actions ont de nouveau accusé le coup. Les secteurs cycliques et les pays les plus exposés au commerce international, comme l'Allemagne, ont été les plus touchés. A cette ambiance délétère, est venu s'ajouter l'affaire Facebook qui a entrainé le secteur du numérique à la baisse. Et puisque les mauvaises nouvelles volent souvent en escadrilles, Amazon a également subi un net repli après les menaces de Donald Trump, visant à augmenter sa fiscalité afin de défendre le commerce traditionnel.

Compte tenu du poids des « GAFAM » (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) dans les indices américains : environ 13% du S&P 500 et 43% du Nasdaq, c'est l'ensemble du marché qui en subi les conséquences.

Face à cette aversion générale au risque, les valeurs refuges, telles que le yen et l'or ont été plébiscitées.

Sur le plan économique, les derniers chiffres sont en retrait par rapport aux chiffres élevés des mois précédents. C'est le cas sur la plupart des indicateurs de la zone euro (PMI, indice de confiance allemand…) mais aussi en Chine, dont l'indice CAIXIN PMI Markit publié le 02 avril est en repli à 51, contre 51,6 en février. Ce ralentissement, qui contredit les données officielles publiées 2 jours avant, est dû à un ralentissement des commandes à l'exportation.

Aux Etats-Unis, l'ISM manufacturier, publié le même jour, fléchit à 59,3 points contre 60,80 en février.

Les premières estimations d'inflation sur un an pour le mois de mars en zone euro ressortent à 1,1%, pour l'inflation sous-jacente et à 1,4% pour l'inflation totale.

Aux Etats-Unis, les craintes de poussées inflationnistes de la fin janvier se sont nettement atténuées. En témoigne la détente sur les taux d'intérêt à 10 ans, qui évoluent maintenant autour de 2,75% alors qu'ils avaient frôlés le seuil des 3%.

L'évolution des salaires reste néanmoins sous haute surveillance. La stabilité du taux de chômage, à 4,1% depuis cinq mois, est liée à une hausse du taux de participation. Selon les prévisions de la FED mentionnées ci-dessus, sa baisse est appelée à se poursuive et dès lors, il est probable qu'elle s'accompagnera d'une tension sur les salaires.

A l'issue de ce premier trimestre, les publications de résultats débuteront le 13 avril prochain aux Etats-Unis. Avec le soutien de la réforme fiscale, les analystes tablent sur une croissance des bénéfices supérieure à 18%, soit la progression la plus élevée depuis sept ans.

Avec cette période de publications, les acteurs de marchés espèrent que les fondamentaux économiques reprendront l'ascendant sur le piètre climat géopolitique.

Les vagues de correction subies depuis la fin janvier ont ramené les multiples de valorisations de l'indice S&P 500 à 16,5 fois les bénéfices, contre 18,5 fois en décembre. Si les résultats progressent selon les prévisions, la valorisation sera moins un sujet d'appréhension et pourrait permettre un regain d'intérêt pour les actions.

Entre temps, il faudrait toutefois que les relations sino-américaines trouvent la voie de la sagesse en s'accordant sur le juste milieu.

En attentant ces signaux espérés, la prudence reste de rigueur.

Achevé de rédiger le 03 avril 2018

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