Après la violente correction subie en fin d'année 2018, le rebond des marchés financiers sur le début de l'année 2019 leur a permis de résorber en moyenne la moitié de ce décrochage.
Cette nette embellie a débuté avec les nouvelles encourageantes, du moins relayées comme telles, sur l'avancée des pourparlers entre les négociateurs chinois et américains sur les échanges commerciaux.
Elle a ensuite été amplifiée par le changement de ton de la Réserve Fédérale américaine sur la conduite de sa politique monétaire.
Pour autant, les fondamentaux économiques n'ont pas changé d'orientation en quelques semaines.
Si le scénario noir de l'approche d'une récession mondiale qui prévalait fin 2018 a été écarté, le ralentissement général du reste du monde (hors Etats-Unis) a bien été confirmé par les derniers indicateurs d'activité économique.
Pour la zone euro, le PMI composite (indice des directeurs d'achat) a poursuivi sur le mois de janvier son repli des mois précédents, à 50,7 points contre 51,2 en décembre. L'activité industrielle comme celle des services ont toutes 2 participé à cette baisse. Les nouvelles commandes se sont également repliées.
Pour la France, ce mouvement est encore plus prononcé, son indice PMI composite chutant à 47,9 contre 48,7 en décembre.
En Chine, malgré les mesures de relance budgétaire mises en oeuvre, la croissance de son PIB publié pour le dernier trimestre 2018 continue à ralentir.
Le FMI comme la Commission Européenne viennent d'ailleurs tour à tour de réviser à la baisse leurs perspectives.
Pour cette année, le FMI a ajusté sa prévision de croissance mondiale de 3,7% à 3,5%.
La Commission européenne a nettement abaissé ses prévisions pour la zone euro à 1,3% contre 1,9% auparavant. Ses principaux pays membres sont particulièrement affectés, citant pour l'Allemagne un chiffre de 1,1% contre 1,8%; pour la France de 1,3% contre 1,6% et pour l'Italie de 0,2% contre 1,2%. Pour cette dernière, une révision aussi basse et éloignée des hypothèses sur lesquelles repose le budget du pays, n'a pas manqué de faire rebondir le taux des emprunts d'Etat Italien (BTP).
Les prévisions d'inflation sont également abaissées, à 1,4% contre 1,8% précédemment. Les motifs évoqués sont sans surprise, le ralentissement du commerce mondial (qui affecte particulièrement l'Allemagne) ainsi que des facteurs nationaux…
Dans ce contexte, les analystes commencent à leur tour à réviser en baisse les perspectives des résultats des entreprises.
Sur l'échiquier politique international, pendant que les attentions sont centrées sur les négociations sino-américaines, l'Union Européenne et le Japon viennent de mettre en application un accord commercial signé en juillet dernier. Cet accord, qui comporte un abaissement généralisé des droits de douane, crée le plus grand marché du monde, soit environ 30% du PIB mondial.
Une telle avancée, de nature à porter ombrage aux Etats-Unis, peut expliquer le récent regain de leur velléité à l'égard des importations automobiles allemandes.
Le terme de la trêve, fixé au 2 mars, approche à grands pas et pour l'instant les dernières déclarations font état d'une distance considérable pour parvenir à un accord. La troisième rencontre qui a lieu cette semaine à Pékin porte principalement sur les sujets sensibles de concurrence déloyale relatifs à la propriété intellectuelle des entreprises américaines, mise à mal par les transferts de technologies imposés, et aux subventions massives faites aux groupes d'Etat chinois (désignés sous l'acronyme SOE pour « state-owned entreprises »).
En raison de leurs intérêts respectifs, les 2 parties affichent clairement leur volonté de parvenir à un accord. Cependant, le temps imparti avant l'échéance est un sérieux défi et la rumeur d'un éventuel report de la date butoir commence à circuler.
Le résultat de cette confrontation est d'une telle importance pour l'économie mondiale et donc pour les marchés financiers que nous estimons préférable, au risque de ne guère participer au rebond en cours, de conserver une posture de « wait and see » avant tout changement significatif d'allocation.
Achevé de rédiger le 12 février 2019
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