Bien qu'il soit l'élément le plus léger de l'univers, l'hydrogène pourrait bien peser très lourd dans l'économie pour les années à venir. Une problématique de long terme qui crée dans le même temps une opportunité économique à saisir.
Le Plan de Relance présenté par la Commission Européenne a envoyé un signal fort quant au futur de cette ressource. Celui-ci prévoit la production de plus d'un million de tonnes d'hydrogène « vert » d'ici à 2024 grâce au développement de l'électrolyse de l'eau présentée plus bas. L'ambition est portée bien plus haute encore que le projet de déploiement de l'hydrogène de Nicolas Hulot de 2018, alors Ministre de la Transition Écologique et Solidaire à l'époque.
Pour étayer le Green Deal, l'Europe a mis sur la table 7,2 milliards d'euros afin de propulser la production d'hydrogène autant que faire se peut, et ainsi faire des États membres un leader mondial. Par là-même, cela serait l'occasion pour elle de redresser la courbure donnée à ses objectifs écologiques, et aspirer à obtenir la neutralité carbone en 2050. Les grandes lignes dressées par ce pacte consistent à :
En contrebas des projets de l'Europe, les ministères des économies du Vieux Continent parient sur l'avenir de celui qui pèse onze fois moins que l'air. Parmi ceux qui placent beaucoup d'espoir dans l'hydrogène, on retrouve Bruno Le Maire qui la définit comme étant « la technologie décarbonée la plus prometteuse ». Cette enveloppe de plus de 7
Pour que l'Europe accède au titre de référence mondiale de l'hydrogène, il lui est indispensable de prendre les devants en adaptant ses politiques au contexte. Cela doit inexorablement passer par l'articulation d'une politique industrielle qui lie intimement politique d'innovation et politique d'emploi entre elles. Une telle combinatoire semble indispensable si l'on veut voir naître un jour un géant européen de l'hydrogène.
Afin d'illustrer au mieux l'envergure de ce plan, il convient de citer les quelques 50 000 voire 100 000 emplois que projette de créer l'Europe dans le domaine de l'hydrogène. Une politique de l'emploi, donc, qui ne dit pas son nom. En complément, l'enveloppe mise à disposition pour cette ressource s'inscrit dans une logique industrielle : en déversant ces quelques 7
En théorie, cela fonctionne. Mais en pratique, cela passe par la mise en place de politiques industrielles sur-mesure. Ici, l'Europe se doit de bâtir un écosystème favorable à la production d'hydrogène, dont le terreau est un mélange de PME et de start-ups du secteur. Plus précisément, pour être efficace, cette politique industrielle doit être territorialisée. L'Europe doit donner libre cours aux collectivités locales, qui sont au plus près des entreprises locales, et capable d'adapter les stratégies selon les paramètres propres à chaque territoire, en ce qui concerne notamment l'éducation ou l'emploi. Un exemple saisissant en France, est celui de la Bourgogne qui constitue la région pionnière de la production d'hydrogène. Dans cette région, la politique doit être portée sur le secteur viticole de manière à le rendre le plus vert possible. Par exemple, cela doit passer par l'utilisation de l'hydrogène dans les machines à vendanger.
Il en va également de l'Europe en tant qu'union de pays. Pour créer une forteresse industrielle de l'hydrogène, l'Europe à 2 vitesses où règne déséquilibre et divergences, doit se repenser et faire front commun dans cette bataille.
En continuité de cette logique, il est incontestable de mettre l'accent sur l'utilisation de l'hydrogène dans la mobilité de demain. Bien que d'extérieurs les véhicules fonctionnant à l'hydrogène sont identiques à ceux d'aujourd'hui, les choses sont bien différentes pour les équipements qui les composent. En effet, les réservoirs d'hydrogène permettent d'alimenter une pile à combustible, inexistante pour les véhicules à carburant classique. La récente alliance conclue entre Daimler et Volvo pour la fabrication des piles à combustibles dédiées aux poids lourds, atteste l'envergure de l'hydrogène en ce qui concerne la mobilité. Le développement de géants de l'hydrogène intervient également en amont de la mobilité : dans la production de stations de ravitaillement. À quoi bon susciter la mobilité à l'hydrogène, si aucune infrastructure ne permet d'en alimenter le trafic ?
Autre élément important dans la production de l'hydrogène : sa soutenabilité. Il est bon de rappeler le double visage de l'hydrogène. L'hydrogène n'étant pas une ressource per se, mais bien le fruit d'une transformation d'éléments, il est plus que primordial pour l'Europe de susciter l'innovation si elle veut que l'issue lui soit favorable. Mi-ange mi-démon, l'hydrogène se décline sous 2 formes bien distinctes. Premièrement, il existe un hydrogène « gris » produit à partir d'énergies fossiles, d'hydrocarbures, de charbon ou encore de gaz naturel ; à l'inverse, existe un hydrogène « vert » issu d'énergies renouvelables et produit au moyen de l'électrolyse notamment, dans lequel l'Europe investit.
Afin de produire de l'hydrogène, il est nécessaire de séparer les composants de la molécule d'eau (H2O) composée de 2 atomes d'hydrogène (H) et d'un atome d'oxygène (O).
L'une des méthodes des plus répandues pour permettre cette dissociation des molécules est appelée « électrolyse de l'eau » comme le présente le schéma ci-dessous. La molécule d'eau, soumise à un courant électrique, se dissocie en oxygène et hydrogène gazeux. Une telle méthode ne dégage aucun CO2 en elle-même, d'où la production d'hydrogène dit « vert ».
Reconnue comme deuxième puissance industrielle mondiale, l'Europe doit à tout prix ajuster ses stratégies industrielles (et ce qui en découle) à l'environnement concurrentiel afin de faire face à la concurrence mondiale de l'hydrogène. Qu'à cela ne tienne, l'hydrogène, quel qu'en soit son orfèvre, est incontestablement une ressource d'avenir qui vient chatouiller celles « d'antan », et fait déjà tressaillir les géants de l'électrique montrant ses premières faiblesses.
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