Les résultats des élections européennes du 9 juin, suivis en France de l'annonce de dissolution de l'Assemblée nationale ont provoqué un électrochoc sévère sur nos marchés.
Le taux de référence des emprunts d'Etat de notre pays a bondi jusqu'à 3,37% le 11 juin, sur l'OAT à 10 ans, avant de revenir à 3,17% en fin de semaine.
Annulant toute sa progression depuis le début de l'année, l'indice CAC40 a décroché de plus de 6% sur la semaine, les valeurs bancaires étant les plus affectées. Également affecté, mais dans une moindre mesure, l'indice Eurostoxx 50 décroche de plus de 4%.
L'euro subi une dépréciation de près de 2% par rapport au dollar, la parité passant de 1,0888 à 1,0695.
Après la phase de sentiment enjoué des marchés d'actions au cours du premier trimestre, grâce aux perspectives de baisse de taux, aux bons résultats des entreprises et au rallye déclenché par les progrès technologiques de l'IA, des résurgences inflationnistes ainsi que l'escalade du conflit au Moyen-Orient en avril étaient déjà venus contrarier les marchés financiers.
Une accalmie sur les taux obligataires, américains notamment, avait ensuite permis aux marchés de reprendre de la hauteur sur le courant du mois de mai, anticipant notamment en Europe la première baisse des taux directeurs, alors « téléphonée » par la BCE.
Celle-ci a bien été décidée lors du Conseil des gouverneurs du 6 juin, à hauteur comme prévu de 25 points de base. Cependant, l'institution a légèrement révisé à la hausse ses prévisions d'inflation pour 2024 et pour 2025 et sa Présidente, Christine Lagarde, a insisté en conférence de presse sur le fait que la BCE aviserait par la suite prudemment au fur et à mesure de l'évolution des données économiques.
De façon inédite, ce premier pas, intervient avant celui tant attendu et tant différé de la part de la Réserve fédérale américaine. La dépréciation de l'euro par rapport au dollar, amplifiée par la crise politique européenne, source potentielle d'inflation importée, pourrait la contraindre au statu quo sur les prochains mois.
Aux Etats-Unis, les créations d'emploi sur le mois de mai ont surpris par leur vigueur, dans les secteurs des services de santé, tourismes et loisirs principalement. Le salaire horaire a augmenté de 0,4%, contre +0,2% en avril, portant sa hausse sur un an à 4,1%. Toutefois, les tensions du marché s'atténuent, le rapport offres/demandes d'emplois s'établissant à 1,2, soit un ratio qui n'avait plus été observé depuis la période précèdent la crise sanitaire.
L'activité industrielle continue à s'affaiblir (l'ISM manufacturier passant à 48,7 points, contre 49,2 points en avril), tandis que l'activité des services se reprend nettement, l'indicateur passant à 53,8 points contre 49,4 le mois précédent.
Après plusieurs mois de résurgence, l'inflation rebaisse grâce notamment aux prix de l'énergie, les prix à la consommation, revenant en rythme annuel à 3,3% contre 3,4% le mois précédent pour l'inflation globale et à 3,4% contre 3,6% pour l'inflation sous-jacente.
Les prix à la production publiés le 13 juin affichent même une baisse de 0,2% d'un mois sur l'autre (grâce encore aux prix de l'énergie) et, retraités de ces derniers, sont inchangés sur le mois.
Sans surprise, la FED a laissé ses taux directeurs inchangés lors de son comité du 12 juin, mais d'après la médiane des projections de ses membres (les fameux dot plot), une première baisse de taux est envisagée sur le restant de l'année.
De façon très divergente par rapport aux indices européens, victimes de la crise politique, les indices américains S&P500 et Nasdaq ont atteint de nouveaux sommets le 13 juin, avant un léger repli en fin de semaine.
Cette impulsion est non seulement venue des bons chiffres d'inflation, mais aussi et encore du secteur technologique, avec une forte hausse de l'action Apple après l'annonce de l'intégration dans ses appareils d'un nouveau système d'optimisation basé sur l'intelligence artificielle générative !
Achevé de rédiger le 14 juin 2024
• • les textes et documents n'ont pas de valeur contractuelle, sauf mention contraire expresse. Les informations communiquées sont génériques et ne constituent ni un conseil personnalisé ni une recommandation d'investir ou de vendre ;
• Elles ne constituent pas une offre, une sollicitation ou une recommandation d'adopter une stratégie d'investissement. La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent varier à la baisse comme à la hausse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer les montants initialement investis.
• les communications des sociétés de gestion, assureurs, banquiers ou promoteurs immobiliers peuvent avoir un caractère commercial : vous êtes invité à en prendre connaissance avec un oeil critique ;
• les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures ;
• tous les placements présentent des risques spécifiques tels que le risque lié à une gestion discrétionnaire, le risque de perte en capital, le risque de liquidité, le risque de change : vous devez prendre connaissance des facteurs de risques spécifiques à chaque solution avant toute décision d'investissement ;
• tous les placements sont soumis à une fiscalité qui dépend du placement lui-même et/ou de la situation personnelle de l'investisseur : vous devez vous informer de la fiscalité applicable à votre situation avant toute décision d'investissement (étant entendu que la fiscalité peut toujours évoluer durant la vie de votre investissement en cas de réforme fiscale) ;
• tout investisseur potentiel doit se rapprocher de son prestataire ou de son conseiller pour se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement indépendamment des opinions et avis communiqués par les gestionnaires, et sur leur adéquation avec sa situation patrimoniale et personnelle.