Calibrage et transition

Jeudi 30 septembre 2021

Le sommet de la vague du variant Delta semble passé, y compris en Outre-Mer où les mesures de confinement commencent à être allégées et ou la vaccination a fini par progresser en réaction aux épisodes dramatiques de l'été.

Lors du rendez-vous traditionnel de la fin août des banquiers centraux, le président de la Réserve fédérale a justifié, par la vigueur de la reprise économique, de l'emploi et de l'inflation, le dessin d'un allégement progressif du soutien monétaire d'ici la fin de l'année. Ceci tout en dissociant cette démarche d'une intervention sur ses taux directeurs qui n'aurait lieu qu'en dernière étape, une fois terminé le programme de rachat d'actifs. Cette intervention toute en mesure a rassuré les marchés.

Plus récemment, les derniers indices des prix à la consommation (CPI) ont affiché un léger ralentissement sur le mois d'aout, au rythme de + 5,3% sur un an, contre un rythme de + 5,4% sur juin et juillet. Hors énergie, ce ralentissement est plus manifeste, à + 4% sur un an, contre un chiffre de + 4,3% le mois précédent.

En revanche, les prix à la production, tirés par les matières premières, progressent encore de 0,5% en aout, atteignant + 8,3% sur un an.

Malgré la vague Delta qui a pesé sur les services d'hôtellerie, voyages et restauration, la production industrielle et les ventes au détail poursuivent leur progression. Sous un angle plus prospectif, les premiers indices de confiance du secteur manufacturier publiés sur ce mois de septembre confirment ce rebond.

Alors que les dispositifs de soutiens directs aux ménages ont pris fin début septembre, dans quelques semaines, les indicateurs du marché de l'emploi, affranchis de cet artifice, seront plus révélateurs. L'évolution des salaires, et son impact éventuel sur une inflation plus structurelle (qualifiée par les économistes de « second tour ») seront les clés de lecture déterminantes, dont la Fed pouvait manquer jusqu'alors pour ajuster sa politique monétaire.

Son prochain comité a lieu les 21 et 22 septembre. Il est peu probable que la Réserve fédérale dispose déjà de ces données et dès lors, les marchés n'attendent pas de décisions à ce stade. En revanche, le comité suivant, programmé au 3 novembre, sera probablement en mesure d'arrêter ses décisions. C'est donc là une date à retenir pour piloter une allocation d'actifs !

Une fois n'est pas coutume, la BCE qui tenait son comité le 9 septembre a pris les devant en annonçant un « recalibrage » du rythme d'achat d'actifs dans le cadre de son PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) en réduisant son volume sur le dernier trimestre de l'année, sans pour autant modifier son terme prévu pour la fin du premier trimestre 2022.

L'amorce d'une transition vers une normalisation progressive des politiques monétaires est donc lancée.

Elle va de pair avec une révision à la hausse de ses prévisions de croissance pour la zone euro, à + 5% pour l'année (contre une prévision de + 4,6% émise en juin) et de ses anticipations d'inflation à 2,2% en 2021 (versus 1,9% anticipé en juin), puis 1,7% en 2022 (versus 1,5%) et 1,5% en 2023 (versus 1,4%).

Attribuant les tensions inflationnistes aux prix de l'énergie, aux goulots d'étranglement sur les chaines de production et à la baisse de l'euro, la BCE (comme la Fed) les estime temporaires, observant que les pressions salariales, quant à elles, restent modérées.

Publiée ce jour pour le mois d'aout, l'inflation en zone euro a atteint son plus haut niveau depuis dix ans à 3% en rythme annuel, contre un chiffre de 2,2% en juillet. Hors énergie (+15,4% sur un an !) et hors produits alimentaires, l'inflation sous-jacente s'élève à 1,6% sur un an contre un rythme de 0,9% en juillet.

Du côté de l'Asie, le Japon va un peu mieux avec une croissance de son PIB révisée à la hausse pour le deuxième trimestre, grâce à la demande intérieure et à une amélioration du contexte sanitaire. La démission de son premier ministre et les espoirs de soutien budgétaire de la part d'un nouveau gouvernement ont d'ailleurs déclenché un net rebond des actions japonaises, jusqu'alors délaissées par les investisseurs.

Ce n'est pas encore le cas de la Chine dont l'économie est toujours en phase de ralentissement. Les derniers indicateurs témoignent à nouveau d'une baisse de la production industrielle ainsi que des ventes au détail et des ventes immobilières.

La politique de tolérance zéro face à de nouveaux cas de contamination dans certaines provinces (illustrée par la fermeture d'un terminal du deuxième port du pays pour le trafic maritime des conteneurs, à la suite d'un seul cas recensé) participe à ce ralentissement.

Après avoir resserré les conditions financières pour éviter une bulle immobilière, la banque centrale chinoise avait initié un assouplissement mi-juillet en abaissant de 0,5% le taux de réserves obligatoires des banques. Il est probable qu'elle poursuive dans cette voie afin de redonner de l'oxygène à son économie, sachant qu'il faut généralement compter sur un délai de six mois pour que ces mesures portent leurs fruits.

Enfin, en réaction aux dérives de richesses accumulées par une fraction marginale de sa population, et par certaines entreprises privées, les mesures radicales visant à les remettre sur la voie politique de la « Prospérité Commune » continuent à faire la une de l'actualité sur les places financières chinoises.

L'analyse détaillée des cahiers verts de l'économie, publiée dans cette édition de « Parlons Finances », vous donne un éclairage utile à ce sujet.

Achevé de rédiger le 17 septembre 2021

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